La
télémédecine
en quelques lignes
La télémédecine n'est pas une médecine
"nouvelle" par opposition à un exercice traditionnel.
C'est "l'utilisation des moyens modernes de transmission de
l'information (documents, images, etc.) dans le domaine de la médecine
et de la santé en vue de l'optimisation de ces activités".
Des modalités diverses
La téléexpertise est pour l'heure l'application
la plus développée
La télémédecine en France
Les premiers enseignements des expériences françaises
et étrangères de télémédecine
Le financement des équipements et l'intervention
des pouvoirs publics en France
Enjeux et avenir
Des modalités diverses
- Téléexpertise :
aide apportée à un professionnel de santé par un collègue, à partir
de la transmission de données médicales multimédia. On peut en
rapprocher la téléconférence.
- Télédiagnostic
- La téléconsultation : échange entre
médecin et patient en vue du diagnostic ou de la thérapeutique.
- L'échange à distance entre un médecin et un technicien pour
le pilotage de certains actes (radios par exemple).
- Télésurveillance
: surveillance à distance du patient (le plus souvent au domicile)
par le médecin (exemples : télésurveillance du ftus au cours
des grossesses à risques, télésurveillance des grands handicapés
).
- Téléenseignement
: en particulier pour la formation médicale continue et applications
pour la recherche (banques de données, suivi d'études épidémiologiques
et d'essais cliniques multicentriques,
).
- Télématique des réseaux
de soins : gestion de l'information médicale entre professionnels
de santé participant à un réseau ou à une filière de soins.
La téléexpertise est pour l'heure l'application
la plus développée
- Elle répond à plusieurs besoins
:
- Avis spécialisé que l'on ne peut
recueillir sur place.
- Deuxième avis en cas de pathologie lourde.
- Eloignement ou difficulté de communication avec un centre spécialisé.
- Réponse à une situation d'urgence.
- La téléexpertise se développe rapidement,
particulièrement dans les pays nordiques, au Canada et aux USA
où elle devient une activité de routine dans des groupements d'hôpitaux,
entre hôpitaux et prisons, dans certains HMO, dans l'armée.
La télémédecine en France
Depuis quatre ou cinq ans les projets
et les réalisations expérimentales se sont multipliées. En 1996
la Direction des Hôpitaux du Ministère de la Santé en recensait
65. Il faut probablement tripler ce chiffre aujourd'hui.
A côté d'expériences ponctuelles (
connexion de deux équipes hospitalières par exemple ) des réseaux
de télémédecine se sont mis en place avec comme dominante : répondre
à l'urgence et transmettre des images ( radios, scanners,
)
avec une extension à d'autres applications dans un second temps.
Exemples :
- Réseau TELMED en Midi-Pyrénées.
- Réseau TELIF
en Ile de France, initialement pour les urgences neurochirurgicales
(actuellement 28 hôpitaux connectés dont 22 APHP et 6 hors AP).
- Réseau TELURGE
( urgences ) et LOGINAT ( obstétrique ) dans le Nord.
- Réseau urgences en Aquitaine, etc
Ces réseaux relient principalement
des hôpitaux publics métropolitains, mais aussi des établissements
des DOM-TOM.
D'autres expériences sont lancées ou
en cours de lancement :
- Réseaux de transmission d'images
anatomopathologiques ou de cytologie sanguine qui s'ouvriront
largement à des structures privées lorsqu'elles seront équipées.
- Réseau international entre l'hôpital
Saint Louis et trois CHU du pourtour méditerranéen.
- Connexion entre l'hôpital Cochin
et la prison de la Santé.
- Télétransmission d'images entre
un hôpital d'aigu (Jean Verdier) et un hôpital de gérontologie
(René Muret).
Les premiers enseignements des expériences françaises
et étrangères de télémédecine
- Un réseau n'est viable que s'il
repose sur un vrai projet d'optimisation des soins : rapidité
des décisions, meilleure qualité de la prise en charge,
Il ne suffit pas de mettre en place
un réseau technique, encore faut-il établir un réseau de compétences
aux fonctions bien définies.
- La plupart des réseaux de télémédecine
efficients se sont greffés sur une expérience de collaboration
préexistante.
- Comme toute activité médicale la
télémédecine doit satisfaire aux règles déontologiques et aux
prescriptions médico-légales habituelles, notamment :
- Information et consentement du patient
- Confidentialité des données (avis de la CNIL)
- Identification des utilisateurs
- Engagements réciproques des demandeurs d'avis et des référents
(délai de réponse - notamment ) précisés dans une convention
- Stockage des données transmises
- Responsabilité réaffirmée du praticien au contact du patient
- Le développement de la télémédecine
est freiné en France par l'absence de prise en charge financière
de cette activité par la Sécurité Sociale, alors qu'aux USA Medicare
et Medicaid s'impliquent de plus en plus.
- Les évaluations médico-économiques
sont peu nombreuses et limitées : si l'évaluation de l'aptitude
du système à transmettre des documents de qualité suffisante est
généralement faite, l'évaluation du service médical rendu est
rare ( elle a été faite néanmoins dans le cas du réseau d'urgences
neurochirurgicales en Ile de France ) de même que l'évaluation
du bénéfice pour le malade.
- Les données techniques évoluent
très rapidement et les progrès enregistrés (convivialité des systèmes,
rapidité des connexions
) et à venir vont peser fortement
sur le développement de la télémédecine.
Le financement des équipements et l'intervention
des pouvoirs publics en France
Au cours des trois dernières années
plusieurs "guichets" se sont ouverts :
- Appel à propositions du Ministère
de l'Industrie dans le cadre du programme "Autoroutes
de l'Information".
- "Fenêtre télémédecine"
du Conseil de l'Informatique Hospitalière et de Santé (Ministère
de la Santé).
- Conseils régionaux, parfois CRAM
(Caisses Régionales d'Assurance-Maladie).
- Programmes de recherche européens
et soutien du G7.
- Sans oublier quelques financements
par les hôpitaux, des expériences soutenues par des industriels
(laboratoires pharmaceutiques notamment ).
Enjeux et avenir
En facilitant les échanges, en développant
les différents secteurs du système de santé, la télémédecine favorise
une convergence des pratiques, une élévation du niveau des compétences
et, on peut l'espérer, une amélioration de la qualité des soins
et de la maîtrise des coûts.
Beaucoup d'expériences concernent les
hôpitaux. Dans ce domaine la télémédecine peut aider au développement
des complémentarités entre établissements, aux restructurations
et reconversions.
Un enjeu essentiel pour le futur est
le rôle que peut jouer la télémédecine dans les réseaux et filières
de soins, en particulier pour la prise en charge des pathologies
chroniques et lourdes (SIDA, cancer, diabète
).
Enfin si la télémédecine peut faciliter
les échanges à l'intérieur d'un réseau, elle ne résoud pas les nombreux
problèmes posés par son utilisation : luttes de pouvoir, responsabilités,
faisabilité organisationnelle
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