Rapport
d'activité 1999 du Conseil Supérieur des Systèmes
d'Information en Santé
Les
priorités actuelles : le dossier de santé, l'interopérabilité des
réseaux et les applications pour le RSS
Ministère
de l'Emploi et de la Solidarité
Affaires sociales et Santé
Christine
BOUCHET
31 mai
2000
Suite et fin (2/2)
Le dossier
médical partagé : un enjeu majeur
Ce
chantier a beaucoup progressé ces derniers mois. La principale difficulté
reste l'organisation des échanges structurés entre professionnels
de santé.
Pour
permettre une progression dans ce domaine, le CSSIS prône une approche
plutôt pragmatique, avec l'adoption de normes d'échanges minimales.
Les formats d'échange de documents ne sont pas encore standardisés,
mais l'émergence d'un standard unique pour le dossier de santé paraît
illusoire. Il vaut donc mieux partir sur le principe des plusieurs
standards, selon le type de données échangées (biologie, imagerie)
et les spécialités.
Par
ailleurs, le Conseil encourage une approche parallèle, celle du
travail sur les ALD (Affections de Longue Durée), secteur dans lequel
l'élaboration de dossiers types est bien avancée.
Par
ailleurs, le Conseil recommande une clarification des usages du
dossier de santé. Il considère qu'il est nécessaire de bien distinguer
les outils en fonction de leur application. Le dossier à usage individuel
(dossier patient à proprement parler) a pour objectif de faciliter
les soins et d'améliorer la qualité des processus. En revanche,
le dossier à usage collectif (dont les données sont exploitées de
façon agrégée) est utilisé à des fins de politique de santé. Celui-ci
nécessite une stricte anonymisation et un codage de l'information,
et devrait être envisagé séparément du précédent pour ne pas induire
une méfiance de la part des professionnels de santé.
Certaines
questions restent encore en suspens :
Le
dossier de santé partagé doit-il contenir toutes les informations,
ou seulement les événements signifiants ? Par ailleurs comment seront
définis les événements signifiants ?
Où
doit être localisé le dossier de santé ? Deux solutions possibles
sont mises en balance : dossier réparti sur les lieux de soins,
ou dossier administré dans un centre de gestion. Dans tous les cas,
le Conseil rappelle les principes qui devront guider les stratégies
de localisation :
- la pérennité
de l'accès au dossier et de l'interprétation des informations ;
- la confidentialité
des données, et la traçabilité des accès dans l'espace et dans
le temps ;
- la facilité
d'appropriation et d'accès direct au dossier par le patient, notion
récente mais d'actualité avec les modifications législatives à
venir.
Les applications pour le RSS
C'est
le deuxième sujet majeur de réflexion pour le Conseil Supérieur.
Il semble effectivement difficile à présent, avec l'émergence des
réseaux associés, de trouver ce qui fera la différence entre le
RSS et les autres réseaux et notamment l'Internet pour les professionnels
de santé.
Le
CSSIS liste les points qui sont pour lui les atouts du RSS par rapport
aux concurrents :
- l'utilisation
d'une technologie Intranet qui favorise la rapidité d'accès ;
- la possibilité
de mettre en place des liens sécurisés de communication entre
professionnels de santé, et d'utiliser la CPS
pour la traçabilité des accès ;
- une procédure
d'agrément qui garantit la qualité des applications mises à disposition
des professionnels.
Les
utilisations possibles du RSS seraient donc :
- la relation
au payeur : télétransmission des feuilles de soins, mais aussi
déclaration obligatoire des maladies, pharmacovigilance
- mise à disposition
d'outils de connaissance ;
- outil de
communication entre professionnels ;
- outil de
communication entre professionnels et usagers, en supposant que
l'accès du grand public au RSS soit autorisé, ce qui n'est pas
d'actualité pour l'instant ;
- support de
transaction pour le matériel médical, en faisant l'hypothèse que
les pouvoirs publics lèveront le principe de restriction de l'accès
au RSS pour les applications commerciales ;
- accès à des
bases de données : informations réglementaires, annuaires, bases
de connaissances.
On
le voit, le Conseil Supérieur a du mal à trouver une réelle valeur
ajoutée au RSS par rapport aux réseaux associés ou à l'Internet.
La volonté de l'Etat d'y interdire les applications commerciales
et l'accès du grand public sont deux obstacles majeurs, qui pour
l'instant confèrent sans conteste l'avantage à l'Internet.
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