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Le Flop du WAP

Christophe Clément

20 novembre 2000

Lors de l’enquête prospective annuelle du Journal
du Net
, parue en janvier dernier, les lecteurs du site classaient l’avènement du WAP loin devant les autres événements attendus sur la petite planète Cyber en 2000. Cette belle unanimité reflétait la couverture médiatique considérable dont a bénéficié l’Internet mobile, avant même que les premiers services voient le jour ou que le premier terminal WAP ait été commercialisé en France. Quelques mois plus tard, le raz-de-marée tant attendu du WAP s’est transformé en vaguelette et, si les médias continuent de faire écho aux communiqués des opérateurs, par ailleurs bons annonceurs, le ton s’est fait plus distancié.

Un échec commercial imprévu

Bien que les données communiquées au fil des semaine par les opérateurs sur les ventes de mobiles Wap soient bien souvent contradictoires entre elles et difficiles à recouper, il apparaît toutefois clairement que les consommateurs ne sont pas au rendez-vous de cette révolution numérique avortée. Alors que Guy Lafarge, directeur de marketing de France Telecom Mobiles annonçait le 31 mai dernier, quelques semaines à peine après le lancement de l’offre commerciale WAP, que « plusieurs dizaines de milliers de terminaux » avaient déjà été vendus, Olivier Barrelier, PDG de Toteam, interrogé par le Journal du Net le 20 juin 2000, estimait quant à lui que 20 000 terminaux étaient en circulation en France, chiffre qui paraît lui-même optimiste au regard des 70 000 utilisateurs Wap en Europe comptabilisés par la société de conseil Ovum. Mais terminal ne signifie pas utilisateur et sans doute les différences de comptage sont-elles dues, en grande partie, au fait que la majeure partie des possesseurs de mobiles WAP n’utilisent pas cette fonctionnalité, ou ne l’utilisent plus après quelques essais laborieux.
Les pratiques peu concurrentielles de France Telecom et SFR , qui avaient verrouillé depuis leurs mobiles WAP l’accès à leurs seuls services WAP, n’ont certainement pas aidé au développement commercial du WAP.

Des applications qui restent à trouver

Le premier facteur expliquant l’échec du Wap réside dans la pauvreté des applications développées par les opérateurs. Les services le plus souvent proposés sur les portails Wap (météo, bourse, programmes de cinéma etc.) existent déjà sous forme de serveurs vocaux, qui apparaissent plus adaptés à une consultation via un téléphone mobile. Les envois de messages d’alerte, pour des applications en finance, en santé ou tout simplement pour caler des réunions de travail en groupe, peuvent se faire sous la forme de SMS (cf. encadré) et ne nécessitent pas un mobile WAP.
Le modèle de fermeture choisi par les opérateurs pour le lancement du WAP en France, en porte-à-faux avec les principes de l’Internet, n’a pas favorisé non plus la créativité, en conférant aux seuls portails WAP des opérateurs la responsabilité d’inventer les applicatifs qui auraient pu assurer le succès de ce standard.
Pour le moment, les applications les plus porteuses tournent autour de la consultation et de l’envoi d’e-mails.

Fonctionnellement, on est donc assez loin de la révolution annoncée.  Technologiquement, c’est encore pire…

Déception technologique

Pour les quelques technophiles à s’être équipés de mobiles WAP – les résultats du premier baromètre WAP de Médiamétrie-ISL, WAP 24000, font apparaître que les acheteurs potentiels seraient surtout des internautes assidus – la déconvenue a dû être cruelle.
En effet, alors que l’ergonomie et l’usabilité sont devenus les maîtres-mot des fabricants de matériels et de logiciels, alors que les sites Web ont développé un nouveau code visuel, fait de couleurs, de symboles et d’icônes qui facilitent grandement leur usage par les internautes, le WAP semble victime, de ce point de vue, d’un retour en arrière de plusieurs années.
Outre les limites de l’appareil lui-même – écrans minuscules, le plus souvent monochromes, clavier inexistant qui rend la saisie des adresses WAP, au moyen des touches téléphoniques,  particulièrement peu pratique – le WAP souffre de conditions de débit souvent si mauvaises qu’il s’apparente bien, du point de vue de sa vitesse, au Minitel, la fiabilité en moins.
Une étude, menée par la société Anywhereyougo en septembre, a montré en effet que, sur un panel de 12 opérateurs WAP parmi les principaux (6 américains et 6 européens), 11 offraient des applications boguées. Le taux d’erreur (liens cassés le plus souvent) se chiffrait, pour le dernier du groupe, à 30%, soit pratiquement un lien sur trois !

Ces imperfections de jeunesse pourraient toutefois être oubliées avec l’adoption des protocoles futurs de télécommunication mobile, du type GPRS et surtout UMTS, successeurs de l’actuel GSM et qui offriront des connexions à haut débit, transformant ainsi les appareils mobiles en véritables terminaux de consultation Internet et leur apportant toute la richesse graphique, ergonomique et fonctionnelle du Web, avec tous les avantages de la mobilité.

Le WAP, c’est quoi au fait ?

Sous cet acronyme plaisant, le WAP, Wireless Application Protocol, désigne aujourd’hui à la fois le standard technique qui permet de développer et  d’offrir des applications de type Internet sur des appareils mobiles, les applications développées par les éditeurs et opérateurs à partir de ce standard et les appareils de communication mobiles qui permettent de les exploiter (téléphone mobile, agenda électronique ou ordinateur de poche).
Il y a parfois confusion entre le WAP et le SMS, Short Message System, qui permet d’envoyer un court message écrit sur un téléphone mobile. Cette fonction ne nécessite pas l’achat d’un mobile WAP puisqu’elle est intégrée par défaut dans la plupart des GSM.

Les applications WAP en santé

Cinq domaines d’application se taillent la part du lion dans les portails WAP : l’immobilier, l’automobile, le tourisme, les loisirs et la finance… Sur  ces thèmes, le WAP a trouvé de toute évidence des applications originales et, parfois même, utiles.

En santé, en revanche, les services sont encore rares et, le plus souvent, anecdotiques : sur Waply, l’annuaire de services WAP, la rubrique Health ne contient pour le moment qu’un seul service identifié, sur le portail santé finlandais au nom évocateur « HaziPatika » : un calculateur d’IMC (indice de masse corporelle). (wap.hazipatika.com)

Tout aussi intéressant, le service WAP’Hips permet de déterminer son taux d’alcoolémie en fonction de ce qu’on a bu. A condition bien entendu d’être encore en état de taper une telle URL à partir d’un clavier de téléphone…

Plus convaincant, le portail santé grand public Doctissimo offre via le bouquet de services de Bouygues Telecom un accès en WAP à sa base médicamenteuse, à son guide des urgences et à des quizz.

Ce sont toutefois les anglais qui ont trouvé l’application santé la plus originale : pas moins de 200 000 vaches sont suivies par 2500 fermiers, équipés de mobiles WAP et qui renseignent en temps réel une base de données centralisée, répertoriant naissances, décès et mouvements en tous genres au sein des troupeaux.  L’objectif : repérer, dans les cas d’ESB, l’ensemble des animaux ayant été en contact avec la vache malade. (www.braidgrove.com)

 



 

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20 novembre 2000

 

 

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CHIFFRES EN SANTE

Glossaire

WAP : wireless application protocol ou protocole d’applications sans fil : désigne les standards autorisant l’accès à Internet au moyen d’un appareil de communication mobile (téléphone portable, ordinateur de poche, assistant personnel…)

WTP : wireless transaction protocol, version allégée du http et adaptée à l’Internet mobile

WML : wireless markup language, version allégée du html, adaptée à l’internet mobile

SMS : short message system, appelé également texto ou message court, le SMS est un court message écrit, de 160 caractères maximum, envoyé sur un appareil de communication mobile depuis un autre appareil ou un site Internet.

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