Dr
Chassort
Secrétaire
général-adjoint de
l’Ordre des Médecins
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« L’émergence
d’infomédiaires serait certainement une bonne chose
pour
la gestion des dossiers médicaux »
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Propos recueillis par
Mathieu
Ozanam
30
novembre 2000
L’annuaire des médecins inscrits au tableau de l’Ordre est en ligne
depuis juillet, pouvez-vous en faire un premier bilan chiffré ?
Sur
une population d’environ 197 000 praticiens inscrits, seuls 200
d’entre eux ont usé de leur droit de récusation et quelques centaines
ne peuvent y figurer du fait d’une interdiction d’exercer de plus
de trois mois. Des médecins retraités nous ont fait part de leur
regret de ne pas être nommé, nous sommes donc en train de réfléchir
à la façon de les intégrer. Du point de vue de la fréquentation,
nous comptons à ce jour environ 600 000 connexions à l’annuaire
chaque mois.
On constate que peu de médecins proposent leur adresse électronique.
L’Ordre
va faire un gros effort de ce côté en 2001. Chaque médecin pourra
disposer gratuitement d’une boite à lettres électroniques sous l’appellation
« medecin.fr » que nous avons réservée. Ce projet reviendra
à une somme de quelques dizaines de francs par médecin à prendre
sur sa cotisation ordinale. Libre à lui de l’utiliser ou de conserver
celle qu’il a déjà, mais on peut considérer que celle mise à disposition
par l’Ordre aura une valeur un peu officielle. Cette adresse devrait
donc à l’avenir figurer dans l’annuaire.
Ce pourra
également être une façon de jouer notre rôle de distribution de
communiqués officiels, d’informations de santé publique. Le ministère
et l’assurance maladie semblent très intéressés.
Quelles seront ses évolutions à l’avenir. Est-il possible d’imaginer
d’indiquer, outre les dates de congés, les dernières actions de
FMC suivies, les tarifs pratiqués ?
En
2001 c’est la boite à lettre électronique. Fin 2001 nous souhaitons
offrir la possibilité à chaque médecin d’ouvrir son site web personnel.
Nous étusdions l’impact qu’aurait ce service sur le montant de la
cotisation ordinale des médecins intéressés. La commission« Informatiques
et technologies nouvelles » étudie en ce moment les items que
les médecins pourront mettre sur son site. Mais là encore l’Ordre
ne fait que proposer. Libre aux médecins de s’adresser à une société
privée. Néanmoins le médecin qui choisira l’offre de l’Ordre se
sera engagé à respecter un certain nombre de critères, ce qui peut
avoir un aspect sécurisant pour l’internaute. Comme il n’est pas
possible de surveiller tous les sites sur Internet, nous avons donc
choisi d’être pragmatiques en la matière. Nous voulons un site propre
sur le plan de la déontologie.
Vous avez connu des problèmes de sécurisation des données lors de
la mis en ligne de l’annuaire. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
Au
début comme tout annuaire il y a eu des tentatives de piratage,
en particulier avec des logiciels de téléchargement qui fonctionnaient
tout seul. Nous y avons paré en coupant toute communication qui
revenait plus de 30 fois dans la journée et qui durait plus de 30
minutes. Pour l’anecdote cela nous a valu des appels de caisses
primaires d’assurance maladie qui n’arrivaient pas à vérifier l’inscription
et les qualifications de certains médecins. Ceci dit, il est impossible
d’affirmer que tout piratage est impossible.
En revanche
nous sommes en train de résoudre un problème avec un site qui a
décidé un peu rapidement de créer un lien avec notre annuaire en
changeant le masque et sans nommer l’Ordre, présentant ce service
comme étant le leur. Nous allons donc sans doute créer une sorte
de convention avec les sites intéressés par notre annuaire afin
que les conditions de reprise des informations soient régulières.
L’Ordre a adopté le principe selon lequel la carte ordinale et la
CPS seront fusionnées. Les autres organisations représentant les
médecins (conseils départementaux, syndicats, URML) vous reprochent
de ne pas les avoir consultés.
Nous
avons adopté le principe de la fusion des deux cartes. Mais chacun
reste à sa place. Le GIP-CPS est un prestataire de services, qui
est d’accord pour que la carte devienne bi-appartenant. Autrement
dit le logo de l’Ordre apparaîtra, nous participerons à l’élaboration
de la carte, et nous la distribuerons.
Certains
syndicats enferment la CPS dans le contexte politique et syndical
de la télétransmission des feuilles de soins électroniques. Il est
difficile de faire admettre à des médecins qui reçoivent des messages
de syndicats qui appellent au boycott de la carte qui sert à la
télétransmission, qu’elle va devenir leur carte professionnelle.
Pour l’instant la CPS n’a que cet usage exclusif, mais il faut cesser
de considérer la question par le petit trou de la lorgnette. La
CPS est un bel outil que nous envie beaucoup de pays. La carte CPS
2 bis permettra de s’authentifier, de signer et de crypter, elle
aura donc une puissance d’intervention bien supérieure à ce que
nous connaissons aujourd’hui. Nous avons accepté de donner une ouverture
à cette carte. Si nous devions la comparer à un bateau : elle
fait aujourd’hui du cabotage, nous voulons en faire un transatlantique.
Quant
à la supposée non concertation, je m’inscris en faux. La décision
a été prise lors d’un séminaire en septembre, elle a été exposée
aux présidents et secrétaires généraux des conseils départementaux
début octobre, puis la décision de fusionner les cartes a été votée
à l’unanimité par le Conseil à la session d’octobre. Elle fait actuellement
l’objet d’un flash info à tous les conseils départementaux et la
prochaine lettre aux conseils ordinaux fera le point sur le sujet.
Les syndicats
ont mal accueilli la nouvelle, mais que ce soit aujourd’hui ou dans
un an, cela n’aurait rien changé à leur position. L’ordre est éditeur
de la carte professionnelle et responsable de sa diffusion, nous
n’allons pas demander à des syndicats la façon dont il faut s’y
prendre, alors que nous en sommes les éditeurs. Chacun son travail.
Suite
et fin (2/2)   
30 décembre 2000
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