Le
retour des cyberchondriaques
Mathieu
Ozanam
12
juillet 2002
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De
nouvelles relations médecins-patients ?
Si
presque la moitié des cyberchondriaques Français et Allemands estiment
qu’Internet a une influence importante sur leur compréhension des
problèmes de santé, seul un tiers des Américains (34 %) et
des Japonais (30 %) le pensent, selon Harris Interactive.
Cependant les Américains semblent être les plus influencés, qu’ils
parlent avec leurs médecins de ce qu’ils y ont lu et essaient d’influer
sur la prescription, ou qu’ils suivent les conseils en s’automédicant
ou en changeant de traitement.
Attitude
d’internaute ayant lu des informations santé sur Internet
(En
%)
|
Etats-Unis
|
France
|
Allemagne
|
Japon
|
En
a discuté
avec son
médecin
|
38
|
13
|
19
|
9
|
S’est
automédiqué
|
23
|
7
|
12
|
13
|
A
demandé
une
prescription
à
son médecin
|
14
|
3
|
8
|
3
|
A
pris
rendez-vous
|
14
|
5
|
6
|
6
|
A
changé de
traitement
|
9
|
2
|
8
|
7
|
Source :
D’après Harris
Interactive, Janvier 2002.
Les
internautes interrogés jugent que leur relation avec leur médecin
en sera améliorée, opinion partagée par 40 % des Américains,
44 % des Français, 39 % des Japonais et 29 % des
Allemands et 51 % des Japonais. Pour la très grande majorité
d’entre eux cependant, cela n’aura d’effets ni positifs, ni négatifs.
Vers
des services payants ?
Pourtant
la demande existe. Selon un sondage réalisé entre le 27 mars et
le 2 avril 2002 par Harris Interactive, 77 % des internautes
souhaiteraient pouvoir communiquer en ligne avec leur médecin, si
leur état de santé n’implique pas l’obligation de se déplacer, pour
prendre rendez-vous ou renouveler une prescription (71 %).
Près de 42 % des internautes américains seraient prêts à payer
un forfait mensuel compris entre 1 et 5 dollars pour ce type de
service, 33 % entre 6 et 10 dollars, et un quart des personnes
interrogées plus de 10 dollars. La Society for General Internal Medicine
a rendu public début mai, au cours de sa réunion annuelle, une étude
qui conclue à l’amélioration des relations entre les malades et
les médecins. Mais les communications par voie électronique ne se
substitue pas aux appels téléphoniques, car "ceux qui utilisent
le courrier électronique ne sont pas ceux qui consultent ou appellent
souvent leur médecin". Il n’y aurait donc pas de gain de temps
pour les praticiens, au contraire. Faudra-t-il alors songer à rembourser
le temps passé avec un patient comme les syndicats de médecins français
le demandent ?
Comme le souligne
Jeannette Gros dans son rapport au Conseil économique et social,
"les rémunérations actuelles des professionnels de santé ne prennent
pas suffisamment en compte les modifications d’exercice amenées
par les nouvelles technologies de l’information et de la communication".
Il faudra bien en effet considérer le suivi des patients via Internet
comme participant à sa prise en charge globale dans un effort de
prévention et prendre les mesures nécessaires pour rétribuer les
médecins qui s'y engagent.
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