C-votre-santé
passe au "B-to-B-to-C"
Mathieu
Ozanam
19
novembre 2001
"Tout
va très bien, Madame la Marquise
", c'est l'air
qu'ont entonné Michèle Barzach et les deux fondateurs
de C-votre-santé au cours de la conférence de presse,
présentant un bilan, un an après le lancement du site
santé grand public. L'objectif initial qui était de
s'adresser au grand public en lui proposant de s'abonner à
différents services et d'avoir accès à une
plate-forme téléphonique a changé en cours
de route.
Le site était pointé en juillet en 6ème position
par l'Institut BVA TFC Research dans un sondage réalisé
auprès d'un panel de 18 000 internautes, dans un peloton
au devant duquel Doctissimo caracole en tête avec 53 %
de part de marché, suivi de Medisite à 20 %.
Un
changement de cible : le B-to-B-to-C
Mais
aujourd'hui les premiers clients ce sont les entreprises, les collectivités,
les établissements de soins qui achètent des services
pour les offrir à leurs salariés. Les internautes
qui viennent de leur propre initiative ne représentent que
5 % des visiteurs. Le site annonce 70 000 abonnés
à des services payés entre 16 et 433 francs annuels
auxquels s'ajouteront dans les mois qui viennent 120 000 personnes
abonnées par leurs employeurs.
Le
PDG de Vedior Bis, Frédéric Tiberghien, était
invité à expliquer pourquoi un chef d'entreprise d'emploi
temporaire offrait un tel service à ses intérimaires.
Ce secteur a la réputation de connaître le taux d'accidents
du travail le plus élevé, du fait de la population
plutôt jeune et des missions qui lui sont confiées
dans le bâtiment et l'industrie. Le n° 3 de l'intérim
en France entend ainsi sensibiliser ses employés et les fidéliser.
A la fin de l'année 2001, 30 000 intérimaires
auront accès à C-votre-santé et 40 000
autres devraient le rejoindre en 2002.
"Nous
faisons du B-to-B-to-C" a précisé Armand de Rendinger,
le vice-président. Quatre segments ont été
définis : les acheteurs d'abonnements pour leurs usagers
ou salariés, les prescripteurs (professionnels de santé,
pharmacies, établissements de soins), les distributeurs (les
compagnies d'assurances, la grande distribution), les référenceurs
(des portails, les médias). Avec 100 contrats déjà
signés et 300 contacts, C-votre-santé pense avoir
trouvé la parade pour traverser la période de vaches
maigres.
Confiant
dans l'avenir
Gonzague
de Blignières, président de Barclays Private Equity
France, l'un des deux investisseurs dans le projet confirme sa confiance
en répétant à plusieurs reprises "nous
sommes dans le projet pour gagner de l'argent, beaucoup d'argent",
"Notre métier c'est de gagner de l'argent". Avec
50 millions de francs apportés au pot, la banque vise un
retour sur investissement à moyen terme, "entre 3 et
7 ans".
Le
premier tour de table avait permis de réunir 88 millions
de francs essentiellement destinés aux frais de développement
et d'exploitation, la communication représentant moins de
10% du budget. Un second tour de table pourrait être lancé
dans la perspective de "développement accéléré,
de rachat mais pas pour couvrir des déficits" tient
à souligner Armand de Rendinger, qui annonce un chiffre d'affaires
prévisionnel de 24 millions de francs et un équilibre
pour la fin 2002.
L'équipe
de C-votre-santé rêve de développements à
l'étranger dans les pays anglo-saxons ou hispaniques. En
attendant la deuxième version du site a été
lancé le 12 novembre.
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19
novembre 2001
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