Les
laboratoires pharmaceutiques français, s'ils se sont investis
plus ou moins rapidement sur ce nouveau média qu'est Internet,
ont aujourd'hui tous au moins un pied dans le cyberespace. Du simple
site corporate au véritable portail multi-pathologies, à
destination des professionnels de santé ou du grand public,
les investissements des laboratoires sont cependant très
divers et dépendent bien souvent de l'impulsion donnée
par la maison-mère. Petite typologie des sites Internet de
l'industrie, dont nous avons volontairement écarté
les applicatifs spécifiques comme les essais
cliniques en ligne ou les réseaux
de soins coordonnés, qui ne témoignent pas de
la même problématique marketing de communication et
d'information.
Les
sites institutionnels
Ces sites, qui constituent souvent la première pierre d'une
stratégie Internet plus ambitieuse, répondent à
une exigence première, être présent sur le Web.
Ils contiennent généralement une présentation
du laboratoire et de ses principales activités, son bilan
financier et ses projets de recherche et développement. Le
nom de domaine de ces sites est le plus souvent celui du laboratoire
lui-même. Ils peuvent être entièrement ouverts
(accessibles au grand public), ou comporter une partie réservée
aux professionnels de santé comportant la présentation
des produits, dans le cadre de la
charte de communication de l'AFFSAPS. Ces sites sont difficilement
fédérateurs d'audience car leur contenu est souvent
réduit et rarement actualisé.
La plupart des laboratoires ont maintenant un site institutionnel.
Dans certains cas le site existe uniquement en anglais, dans d'autres
cas il existe une version dans les différents pays où
le laboratoire est implanté comme par exemple AstraZeneca.
Les
sites thématiques
Plus pointus, tant sur le contenu que sur les services, les sites
thématiques permettent à un laboratoire de communiquer
sur une spécialité ou une pathologie où il
possède plusieurs produits commercialisés, une molécule
"phare" ou un traitement particulièrement innovant.
Selon les cas, le site est entièrement réservé
aux professionnels de santé ou mixte. Toutefois, même
dans ce second cas, les rubriques professionnelles sont généralement
beaucoup plus étoffées. Les professionnels de santé
restent, sur Internet comme sur les autres supports, la cible principale
des laboratoires.
En plus des informations sur la pathologie et sur les stratégies
thérapeutiques proposées par le promoteur du site
(fiches produits, bibliographie, mécanismes de la maladie,
comptes-rendus de congrès etc.) les sites thématiques
offrent parfois des applications collaboratives, comme des forums
ou des chats, et permettent aux professionnels de santé de
commander les remis, échantillons et autres tirés-à-part
proposés habituellement par le réseau de visite médicale.
Les sites thématiques offrent l'avantage, pour le laboratoire,
de maîtriser complètement la politique éditoriale
et de pouvoir fédérer une population ciblée
de prescripteurs, mais ils nécessitent un investissement
en temps et en argent important, afin d'en assurer la nécessaire
mise à jour et une bonne interactivité. Leur principal
inconvénient est lié à la réglementation
très stricte qui encadre la communication des laboratoires
sur le Web.
Retenons parmi tous ces sites ceux de Novartis
sur la transplantation , celui de Roche
sur le VIH, et celui de Glaxosmithkline
sur la migraine.
Les
sites d'associations
Certains laboratoires ont choisi de sponsoriser, seuls ou en partenariat
avec d'autres industriels, les sites Web d'associations de patients
ou de sociétés savantes. La participation du laboratoire
y est clairement annoncée, et son logo ou un lien vers le
site corporate sont souvent présents sur la page d'accueil
du site.
Certains de ces sites sont destinés au grand public et fournissent
des informations aux patients ou familles de patients concernés
par une pathologie (sclérose en plaque, asthme, polyarthrite ).
La présence visible du laboratoire sur ces sites a pour objectif
d'associer dans l'esprit du public le nom du laboratoire à
la prise en charge thérapeutique de la maladie.
Ils sont très nombreux aux Etats-Unis, où la réglementation
autorise une communication extensive sur les médicaments
sur des supports grand public. Il n'y a pour l'instant pas de site
dédié à une molécule en France, probablement
en raison des limitations réglementaires.
Les
portails
Phénomène récent, quelques grands laboratoires,
dont la part de marché en France et l'étendue de la
gamme le permettent, se sont lancés cette année dans
la construction de véritables sites portail santé.
Ces sites, qui seront ouverts au grand public comme aux professionnels
de santé, ont l'ambition de traiter de manière exhaustive
l'ensemble des problématiques santé, à l'instar
des portails généralistes comme doctissimo
ou 33docpro.
Premier à se lancer dans cette aventure, Sanofi-Synthelabo
a sorti un premier
portail au dernier MEDEC, à destination des seuls médecins,
toutefois.
Les coûts de développement et d'entretien de tels sites
devraient cependant limiter la concurrence, dans ce domaine, aux
deux ou trois premiers laboratoires français, à moins
que la logique qui prévaut dans les autres médias
ne s'applique également au Net et finisse par réserver
ce genre de sites généralistes aux professionnels
de l'édition.