Secteur
biotech francais : une forte dispersion géographique
David
Bariau, Marc
Letellier (Alcimed)
26
février 2003
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France : la dispersion géographique
Les pôles
dédiés aux biotechnologies (ou biopôles) se
multiplient aujourd'hui en France. Un biopôle peut être
défini comme une "unité de communication sur
les biotechnologies". Répondant principalement à
une réalité géographique, le biopôle
est créé, dans la plupart des cas, autour d'une volonté
politique d'afficher une ambition dans le domaine des biotechnologies
en regroupant un certains nombre d'acteurs non seulement des laboratoires
et centres de recherche, mais aussi des entreprises (start-ups,
PME), des structures d'aide au développement (agences locales,
associations, incubateurs
), des organismes dédiés
à la formation, etc. Des plates-formes technologiques peuvent
également être associées à un biopôle
mais cela n'a rien de systématique. Parmi les biopôles,
on distingue les génopoles qui sont plus spécifiquement
nés de la mutualisation de ressources autour d'une plate-forme
par exemple de séquençage génomique; ils fédèrent
l'existant tout en encourageant le partage des investissements.
En matière
de biopôles prévaut en France la dispersion géographique
: les structures sont en effet extrêmement éparpillées
sur l'ensemble du territoire national. Chaque région, voire
chaque ville, souhaite avoir sa propre entité biotech, les
agences de développement et les collectivités locales
conduisant à cet égard des politiques fortement incitatrices.
Ainsi la région Ile-de-France compte-t-elle à ce jour
de très nombreux noyaux biotech dispersés dans toute
la région. Concernant Paris, on recense déjà
de nombreuses localisations : l'incubateur Paris Biotech à
Cochin, le campus de Pasteur dans le XVème arrondissement,
et les différents pôles de recherche des universités
de sciences et de médecine. Christian Sautter (adjoint au
Maire de Paris chargé du développement économique,
des finances et de l'emploi) a par ailleurs annoncé un soutien
ambiteux aux biotechs à Paris se traduisant entre autres
par l'ouverture d'une nouvelle pépinière dans la zone
de Tolbiac-Masséna, l'ouverture d'un centre de ressource
en Ile-de-France et d'un incubateur, Paris Biopark près du
parc Montsouris. Si l'on élargit à l'Ile-de-France,
il faut bien sûr inclure le Génopole d'Evry, la pépinière
d'entreprises de Saint Quentin en Yvelines, des instituts de renommée
comme l'IGR à Villejuif, et les nombreux projets en cours
de réflexion comme la reconversion du centre de recherche
d'Aventis à Romainville et des terrains des anciennes usines
Renault autour de l'Ile Seguin à Boulogne-Billancourt.
Ailleurs en France, parmi les initiatives les plus connues, il convient
de citer les 7 autres génopoles de région et Alsace
Biovalley, Eurasanté à Lille, le biopôle de
Clermont-Limagne, le pôle de Lyon-Gerland et celui de Grenoble,
et pour les projets les plus récents le projet de Cité
des Biotechs à Toulouse, le projet de vallée Biotech
à Marseille, les réflexions de Bordeaux sur le sujet
.
Une visibilité internationale réduite
Cette forte
dispersion dans les initiatives en faveur du tissu biotech ne se
retrouve pas dans des domaines innovants comparables comme celui
des nanotechnologies pour lequel le ministère de la recherche
a volontairement décidé de limiter à 4 le nombre
de pôles, dénommés "central" : Lille,
Grenoble, Toulouse et Paris, villes que l'on retrouve d'ailleurs
en Biotech
Cet éclatement
des pôles biotechs a pour conséquence de limiter la
lisibilité de chaque biopôle français au niveau
international . Les sociétés du secteur biotech regrettent
fortement ce manque de lisibilité : elles sont à la
recherche d'un site pouvant les accueillir dans un environnement
attractif . Ce n'est qu'en regroupant géographiquement les
acteurs du secteur que la masse critique pourra être atteinte
et que le secteur bénéficiera d'une lisibilité
accrue à l'échelon international.
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