Organismes
d’accréditation,
systèmes d’information et gestion
des risques en santé
Hervé
Nabarette
12
juillet 2002
2/2
Associer
les patients
Les
patients peuvent être engagés dans les processus d’amélioration
de la qualité. Comme les professionnels, ils connaissent mal la
problématique de la qualité des soins, et se focalisent sur les
erreurs individuelles. La JCAHO incite par exemple ceux qui
doivent subir une opération à marquer l’endroit où ils doivent être
opérés, car les opérations par erreur sont nombreuses ! (Voir
le “Tips for patients to prevent wrong
site surgery” sur le site de la JCAHO). La Commission encourage
les patients à rendre compte des erreurs dont ils s’estiment victimes
(Voir "Report a Complaint about a Health
Care Organization"). Les patients racontent ce qui
leur est arrivé par mail, fax, ou à un Numéro vert. La JCAHO fait
ensuite une visite surprise d’évaluation ou demande à l’organisation
(établissement, réseau de santé) de produire une réponse écrite,
ou prend en compte la plainte dans la prochaine visite sur site
si celle-ci est prévue dans un délai proche. La Commission fournit
à la demande le nombre de plaintes par établissement et la catégorie
de ces plaintes.
Rémunérer
les professionnels pour leurs fautes
Les
approches de formation doivent être revues, afin de mettre l’accent
sur les différents processus générateurs de risque, sur l’esprit
d’équipe et la multidisciplinarité, sur l’enseignement "just-in-time"
à propos des nouvelles technologies, des nouveaux médicaments… Il
s’agit aussi de créer des lieux "sûrs" où les erreurs
puissent être indiquées par les professionnels, en dehors de toute
procédure juridique et de façon à éviter les humiliations. Dennis
O’Leary estime qu’il est même possible de rémunérer les professionnels
pour qu’ils expliquent des erreurs qu’ils ont commises. Enfin, l’analyse
de la base de données de la JCAHO qui collecte les effets indésirables
des différents systèmes (technologiques, médicamenteux, procédures…)
ainsi que les résultats des analyses menées à l’intérieur des établissements
participe à l’amélioration des procédures et des systèmes.
Et
en France ?
Le
Dr James Goldberg, Directeur des Opérations internationales à l’ANAES
a retracé sur la longue période les progrès de la standardisation
et de l’accréditation et a mis l’accent sur l’intérêt du système
français actuel. En France, la réflexion sur l’accréditation s’est
engagée dans les années 1980, favorisée par le drame du sang contaminé.
En 1990, est créée l’ANDEM (Agence Nationale pour le Développement
de l’Evaluation en Santé) qui devient en 1996, l’Agence Nationale
d’Accréditation et d’Evaluation en santé (ANAES). Selon James Goldberg,
le système dont la France s’est dotée pour améliorer la qualité
et gérer le risque bénéficie d’avantages sans équivalents en Europe :
- Réunion des
problématiques d’accréditation, d’évaluation, et de qualité dans
le même organisme,
- Palette d’agences
spécialisées : Agence française de sécurité sanitaire des
aliments (AFSSA), Agence française de sécurité sanitaire des produits
de santé (AFSSAPS), Agence nationale d'accréditation et d'évaluation
en santé (ANAES), Etablissement français des greffes (EFG), Etablissement
français du sang (EFS), Institut de veille sanitaire (InVs), Office
de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI). (voir
le site du Ministère
de la Santé),
- Intégration
de la quasi-totalité de l’offre de soins grâce au caractère public
du système de santé en France.
FWS
organise des conférences et des rencontres pour promouvoir le bon
usage des technologies de l’information au service des hommes et
des femmes, et de leurs activités professionnelles, qu’elles soient
administratives, éducatives, de santé. Son objectif est de développer
des réseaux de discussion et d’échange d’expérience.
Réagissez
à cet article
Retrouvez tous
les dossiers en Economie de la Santé.
12
juillet 2002
|
|
|