Le
nouveau rôle du marketing
dans lindustrie pharmaceutique

Corinne
Radal
25 octobre
2000
Suite et fin (2/2)
Repenser la préparation de la force de vente
Le lancement d'un médicament
en France coûte en moyenne entre 100 et 150 millions de francs
la première année et mobilise une force de vente denviron
150 visiteurs médicaux, à temps complet.
Les visiteurs médicaux
doivent désormais également promouvoir les produits en amont de
leur commercialisation. Ce type d'approche peut faire toute la différence
lors du lancement dun blockbuster potentiel.
Une des clés du succès de Celebrex a été limportance de la
préparation et du suivi des forces de vente. Cette force de vente
était non seulement lune des plus importantes déployée à ce
jour, mais elle avait également suivi une préparation exceptionnellement
poussée avant le début des activités promotionnelles (dans les 12
à 18 mois précédant le lancement).
De plus, les visiteurs
médicaux disposent aujourdhui doutils de plus en plus
complexes pour les accompagner dans leurs démarches auprès des professionnels
de santé. Avec lévolution des ETMS (Electronic Territory Management
System, cliquez ici
pour en savoir + à ce sujet), et lintégration de techniques
de géo-marketing, les laboratoires peuvent recueillir des informations
de plus en plus fines sur les médecins (comportement vis-à-vis des
visiteurs médicaux, environnement, patients, centres dintérêt,
FMC, utilisation dInternet
). Ces données permettent
de cibler et de personnaliser la visite médicale, et donc de la
rendre plus efficace et plus rentable.
Un marketing qui évolue
Autrefois uniquement
ciblée sur les professionnels, la communication des fabricants de
médicaments vise aujourd'hui également les patients. Le rôle du
patient a en effet changé (plus daccès à linformation
médicale, plus dexigences en matière de santé
), et
la prise en compte de ses attentes est de ce fait devenue stratégique.
Par ailleurs, la communication
des laboratoires auprès des professionnels de santé ne se limite
plus à la seule présentation de leur gamme de médicaments. Ils proposent
désormais des services pour accompagner le médecin dans sa pratique
quotidienne, par exemple, un centre dappel téléphonique ou
un contact par mail pour répondre aux questions sur le produit.
Enfin, de nouveaux
supports de communication ont aussi vu le jour. La création d'observatoires
et de réseaux permet ainsi de diffuser de l'information, aussi bien
auprès des médecins que des patients, et de tisser des liens entre
les professionnels de la santé.
On peut également citer
lémergence de sites Internet thématiques, à la fois professionnels
(à accès réservé le plus souvent) et grand public. Un exemple de
ce type de communication est le site Healthandage.com
[lire notre étude de cas],
lancé par Novartis. Consacré au vieillissement, thème qui recoupe
différents domaines de recherche du groupe Novartis (maladies de
Parkinson et d'Alzheimer, athérosclérose et troubles du système
cardio-vasculaire, diabète et problèmes digestifs), il se décline
en trois parties proposant un contenu adapté au public ciblé (médecins
et chercheurs, autres professionnels de santé, grand public).
Conclusion
Les investissements
en marketing et vente sont aujourdhui estimés à 35% du chiffre
d'affaires des laboratoires, soit le double des budgets moyens de
R&D. Ils ont progressé denviron 20% cette année. Les laboratoires
sont également de plus en plus demandeurs d'études de marché :
leur nombre a augmenté de 30% en trois à quatre ans.
A lheure actuelle,
les compagnies qui se positionnent en leader sur un marché sont
celles qui conduisent une large gamme détudes de marché dès
la phase pré-clinique et les poursuivent après le lancement du médicament.
Elles disposent ainsi de données éclairant la prise de décision,
depuis la cible des essais cliniques (donc le profil du produit)
jusquà son positionnement sur le marché et son suivi par les
études de phase IV.
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