Colloque des économistes
de la santé

Systèmes d’information et évaluation médico-économique du réseau RESALIS

Robert Launois 

Le réseau est promu par la CPAM de l’Eure et Alliance Médica. Il a obtenu l’agrément de la Commission Soubie, mais n’a pas reçu l’agrément ministériel. L’équipe de l’économiste de la santé Robert Launois vérifie les instruments d’évaluation d’un tel réseau et mène une enquête épidémiologique préalable à sa mise en œuvre selon la méthode d’évaluation avant (prise en charge classique) / après (observation des mêmes patients dans un réseau). La méthode de l’essai randomisé en double aveugle, traditionnelle en économie de la santé, aurait été ici inadaptée.

Les patients inclus dans cette étude rétrospective sont les asthmatiques âgés de plus de dix ans, quel que soit le stade de gravité de leur asthme. Le recueil de données comporte 515 variables (date, type de médecin, examens biologiques…) et se présente sous la forme d’un questionnaire informatisé que remplit le médecin. A ce jour, 147 patients ont été intégrés dans l’étude.

Le principal obstacle réside dans le fait que les médecins ne déterminent pas toujours le stade de gravité du patient, ce qui empêche son inclusion dans l’étude. La cohorte semble aussi déséquilibrée, les personnes âgées étant sur-représentées (âge moyen de 45 ans). Ceci est susceptible de poser plus tard un problème statistique, si les asthmatiques jeunes ne sont pas assez nombreux (le référent pour les classes jeunes peut manquer de robustesse).

L’évaluation considère la cohérence des pratiques par rapport au stade de gravité, elle mesure des volumes et calcule les coûts liés.

Il apparaît d’ores et déjà que les recommandations ne sont guère suivies pour les stades " persistant modéré " et " persistant sévère " : dans ce dernier cas, les médicaments prescrits sont souvent trop faibles par rapport au stade de gravité.

Le réseau n’ayant pas reçu l’agrément ministériel, cette évaluation " avant " correspond en réalité à une évaluation des pratiques. Mais elle apporte beaucoup, en confirmant l’insuffisance de la prise en charge des asthmatiques.

7 mars 2000

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