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La substitution par
les génériques est-elle suivie ?

Catherine DUPILET

2 novembre 2000

Un an après le début de la substitution par les génériques, l’heure est au bilan. Plutôt positif selon Martine Aubry qui, lors de sa dernière allocution devant la Commission des Affaires sociales de l’Assemblée Nationale, a félicité les pharmaciens en précisant que même si ce n’est pas toujours facile, « ils jouent le jeu de la substitution ». Malgré l’optimisme affiché par Martine Aubry, le bilan de la substitution reste mitigé.

La loi du 28 décembre 1998 accorde aux pharmaciens le droit de substitution entre spécialités génériques ou entre l’une de celles-ci et leurs princeps. La substitution ne s'est concrétisée dans les faits que le 1er septembre 1999, suite à l’accord sur la rémunération des pharmaciens. Dès lors, le pharmacien peut substituer par un générique le médicament prescrit par le médecin, s'il en informe le malade et inscrit le nom du générique sur l’ordonnance. Le médecin peut s’opposer à la substitution en indiquant la mention NS (non substituable) sur l’ordonnance. La loi prévoit une rémunération spéciale des pharmaciens pour compenser la diminution de leur marge du fait du prix plus faible des génériques, les remises sur les ventes de produits génériques ne sont plus limitées à 2,5% mais à 10,74%.

Un bilan en demi-teintes

Convaincre les médecins et les patients

La substitution, indissociable de la politique globale de maîtrise des dépenses de santé


Un bilan en demi-teintes

La prescription de génériques aurait généré près de 500 millions de francs d’économies, et même si on les estime à un milliard de francs pour l’année 2001, on reste loin des 4 milliards d’économies évoqués lors de la mise en place de la substitution. L’objectif de la substitution n’est qu’à moitié rempli, et une étude de la DGCCRF souligne que la France reste très en retard sur le reste de l’Union européenne. Si la consommation française de génériques ne cesse de croître depuis l’instauration du droit de substitution pour les pharmaciens, les Français consomment toujours davantage de produits princeps. En effet, les génériques ne représentent, en volume, que 6% des médicaments vendus, contre 41% en Allemagne et 40% au Danemark. Elle reste très inférieure à la moyenne européenne qui se situe autour de 15%.

Attention toutefois, le répertoire des groupes de génériques change souvent (le dernier date du 2 septembre 2000). Or, les substitutions par des génériques ne figurant pas dans ce répertoire ne sont pas prises en compte, ce qui expliquerait les piètres résultats constatés.

Convaincre les médecins et les patients

La prescription et la consommation de génériques ne semblent pas encore être entrés dans les mœurs françaises. Les médecins se voient reprocher leur faible prescription de génériques. S’ils sont d’accord sur le principe de la substitution, ils perçoivent cette mesure comme une forme de déresponsabilisation et un manque de confiance de la part des pouvoirs publics.

De plus, la réaction des malades vis-à-vis des génériques demeure mitigée ; si la majorité d’entre eux y est favorable, les personnes âgées (les plus gros consommateurs) se montrent encore réticents à consommer des produits qu'ils pensent être des médicaments « au rabais ». En effet, la parole du médecin reste primordiale, et certains patients voient d’un mauvais œil les pharmaciens changer la prescription de leur médecin traitant. Une étude de l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF) rapporte que plus de la moitié des malades (54,2%) considèrent que les génériques sont efficaces, même si près de 50% d’entre eux déclarent avoir ressenti des effets secondaires consécutifs à la prise de médicaments génériques. Néanmoins, 45,8% des malades souhaitent pouvoir refuser le médicament générique proposé par le pharmacien et conserver le médicament générique prescrit par leur médecin.

D'après une étude menée par le cabinet d'études Alain Collomb Stratégies auprès des pharmaciens d’officine, près de 90% des pharmaciens substituent facilement un générique à un autre, et 81% d’entre eux s’accordent à dire que le développement du marché des génériques sera le plus important dans les prochaines années. Si les pharmaciens souhaitent que les outils d’aide à la substitution soient encore perfectionnés (ils voudraient que les logiciels d’aide à la substitution prennent en compte les génériques hors DCI), ils ne semblent pas remettre en cause le bien-fondé de la substitution et reconnaissent que ce droit leur confère un rôle plus important au sein du système de santé.

 

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2 novembre 2000

 


 

 
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