Maître
Jean-Charles Simon
Avocat à la Cour,
associé du cabinet SCP Milon Simon & Associés, et spécialisé dans
la nouvelle Economie
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"Le
premier trimestre 2001 va être dur pour les sociétés
à court de financement ..."
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1er
février 2001
Le premier semestre 2001 risque d'être particulièrement difficile
pour les start-ups à court de financement. Quels sont les actions
ou les outils de prévention que celles-ci peuvent mettre en place
?
Au
moment de sa fondation, nous encourageons toute société à s'interroger
sur les moyens économiques, techniques et juridiques à mettre en
place. Dans ces derniers aspects, et tout particulièrement pour
les sociétés de la nouvelle économie, les outils de prévention prennent
la forme d'une structure adaptée pour la société, et surtout un
pacte d'actionnaires qui règle précisément les relations fondateurs/investisseurs.
Celui-ci peut comporter des clauses classiques, telles que le pacte
de préférence en cas de transmission, le droit de sortie conjointe,
la protection des actionnaires minoritaires, les émissions réservées
de titre, les clauses d'engagement d'achat ou de vente, de non-concurrence,
la propriété intellectuelle… Je propose également aux start-ups
que j'accompagne dans leur création de mettre en place des clauses
plus spécifiques pour anticiper leur sort si un jour il ne reste
plus que quelques mois de fonds propres à vivre. La première clause
garantit à l'investisseur le niveau de son investissement, via par
exemple l'attribution de Bons de Souscriptions d'Actions réservés
au second tour de table, et ce, même si la valorisation à ce second
tour est inférieure au niveau sur lequel il est entré. En contrepartie,
le fondateur peut se voir proposer une clause de liquidation amiable.
La seconde offre une alternative aux actionnaires quelques mois
avant l'épuisement des fonds propres. Si à une date convenue entre
fondateurs et investisseurs, aucune nouvelle rentrée de fonds n'est
réalisée, soit l'activité est arrêtée et le solde des fonds est
affecté à la liquidation amiable de la société, soit l'activité
est poursuivie, mais l'investisseur garantit alors qu'il fournira
les fonds nécessaires à la liquidation amiable si elle se produit
quelques mois plus tard. Si ces accords ne semblent pas très favorables
aujourd'hui aux investisseurs, "l'épée de Damoclès" que constitue
une éventuelle action en responsabilité doit les faire réfléchir
et les convaincre d'accepter des clauses qui sont bénéfiques à terme
et qui responsabilisent l'ensemble des acteurs. Aujourd'hui, nous
rencontrons des start-ups en difficulté, demain nous verrons des
incubateurs en difficulté, puis viendra probablement le tour des
investisseurs.
Suite
et fin (2/2)  
1er février 2001
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