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Décembre 2000

Jean-Marie Kaiser

Président de l'Association  CNHIM
(Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament )

Responsable de la base Thériaque


"La base Thériaque est exhaustive, indépendante, validée."


Propos recueillis par Christine Bouchet

19 novembre 2000


Le CNHIM a réalisé la base médicamenteuse Theriaque. Quelles sont ses principales caractéristiques ?

Exhaustive, indépendante, validée.

Exhaustive, car Thériaque recense toutes les spécialités commercialisées depuis sa création en1985, avec au minimum les informations du RCP (résumé des caractéristiques du produit). Toutefois, il faut remarquer certaines difficultés en ce domaine car les sociétés pharmaceutiques ne sont tenues de communiquer ni sur une date de commercialisation ni sur une date d’arrêt de commercialisation pour une spécialité pharmaceutique donnée.

Indépendante des laboratoires pharmaceutiques, car Thériaque est financée par la CNAMTS.

Validée, car toutes les données rentrées dans la base sont validées par l’AFSSaPS ou l’autorité sanitaire d’une façon ou d’une autre.

Combien de personnes participent à la mise à jour et la maintenance de cette base ? Quelles sont vos sources d'information ?

Il y a onze salariés permanents. En dehors du secrétariat, ce sont pharmaciens ou médecins, encadrés par deux praticiens hospitaliers pharmaciens (dont la directrice du CNHIM).
Les sources d’information sont les Résumés des Caractéristiques des Produits (RCP) que nous fait parvenir l’AFSSaPS, hélas, encore sous forme papier, et certains ouvrages et revues de référence sur le  médicament : revues internationales, Martindale, Meyler’s, par exemple.

La base est probablement une des plus complètes sur le marché. Au départ, est-ce un projet à vocation universitaire (recherche) ou à vocation commerciale ?

La base est effectivement très complète du fait de notre recherche de qualité depuis quinze ans, et de son interfaçage dans des logiciels hospitaliers.
C’est cet échange permanent avec les utilisateurs de terrain qui explique le côté très opérationnel de cette base.
A l’origine le projet Thériaque était surtout hospitalier, avec une projection sur l’exercice libéral (pharmacie et médecine) qui n’a pas tout de suite trouvé un écho en pratique de ville.
Il faut dire qu’il y a quinze ans nous étions sur Minitel, et l’outil informatique n’était pas développé au cabinet.
Quant à une éventuelle vocation commerciale, il est clair que le CNHIM n’a pas eu pour objectif principal de réaliser du chiffre d’affaires. Etant une association loi 1901, nous ne chercherons jamais à dégager de plus-values, mais nous souhaitons toutefois trouver un équilibre financier, et cela doit passer par des actions commerciales. En tant qu’auteurs d’une base de données, notre souhait est de la voir présente dans le plus grand nombre possible de logiciels.

Savez-vous si toutes les informations présentées dans Thériaque sont réellement utilisées ?

Nous savons que nos collègues hospitaliers utilisent les différentes rubriques de Thériaque et y sont très attachés.
A l’hôpital, les situations les plus variées peuvent se présenter et les informations les plus utiles sur un médicament peuvent être celles qui sont les plus difficiles à trouver.

Vous êtes une association loi de 1901. Quels sont vos partenaires ?

Le CNHIM possède de nombreux partenaires institutionnels dont la nature a pu varier au cours de l’histoire.
Deux syndicats de pharmaciens hospitaliers, le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie nous ont toujours soutenus.
Les membres actifs du CNHIM sont des professionnels de l’hôpital qui se consacrent bénévolement aux objectifs de l’Association.

La base est disponible sur Minitel depuis quinze ans, et sur Internet depuis trois ans. Elle a été intégrée à certaines applications hospitalières. Lesquelles et quelles sont ses fonctionnalités dans ce type d'implémentation ?

Deux principaux logiciels du circuit du médicament ont intégré la base Thériaque : GENOIS et son jumeau parisien dénommé PHEDRA, et DISPORAO. D’autres sont en cours de développement et d’installation.
L’objectif poursuivi à l’hôpital est de disposer de toute l’information sur le médicament, paramétrée et validée, à chaque étape de son utilisation. Qu’il s’agisse de l’achat, de la prescription, de la dispensation, de la préparation de doses, de l’administration, chaque praticien et professionnel devrait disposer d' informations en temps réel. La base de données peut le faire, les logiciels évoluent, mais le plus difficile est de changer les organisations et les mentalités.
La fonctionnalité première qui est atteinte aujourd’hui est l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance, qui permet de valider ou non les doses prescrites, les compatibilités physico-chimiques et les interactions.
Il est encore possible de développer de nombreuses fonctionnalités pour sécuriser le circuit du médicament à l’hôpital. J’ajouterai même que c’est souhaitable.

Existe-t-il d'autres moyens de diffusion (CD-ROM) ? Envisagez-vous de l'intégrer à des logiciels de gestion de cabinet médical pour les libéraux ?
De la même façon, la mettrez-vous à disposition des pharmaciens d'officine ?

Je le répète, le CNHIM souhaite la diffusion la plus large possible de sa base. Nous sommes auteurs et nous ne pouvons que la mettre à la disposition de tous ceux qui nous la demandent, à condition d’avoir des garanties éthiques et professionnelles sur l’utilisation projetée.
Un CD-ROM européen a été réalisé et diffusé il y a quelques années. Aujourd’hui nous avons investi dans l’Internet et nous ne pouvons nous disperser, sachant que CD-ROM et Web correspondent à des ergonomies différentes. Nous pensons que l’Internet est plus adapté à l'actualisation des données demandée par nos utilisateurs. En effet, notre base est mise à jour quotidiennement, et avec le CD-ROM nous avions des difficultés pour tenir le rythme.
Mais, tout ceci peut changer selon le savoir-faire des éventuels adaptateurs de la base aux différents supports logiciels. La base étant disponible sous Unix Oracle, elle est transportable.
Concernant le développement de notre base dans les secteurs de pratique libérale, nous y sommes très favorables. Il nous a paru très difficile de nous introduire dans ce milieu, malgré nos tentatives. Les utilisateurs, clients des sociétés d’informatique, devraient regarder de plus près ce qu’on leur offre comme base de données et les sources de ces bases. L’évaluation comparative des bases dans le traitement de la prescription est possible. Elle fait l’objet de publications scientifiques qui permettent d’objectiver la qualité et la fiabilité des services rendus par de tels logiciels.

Vous revendiquez la totale indépendance de votre base par rapport à l'industrie pharmaceutique, et vous avez sollicité l'agrément de l'AFSSAPS. Où en est cette démarche ?

L’AFSSaPS n’a pas répondu à notre demande, et nous ignorons quelles sont les conditions à remplir pour un éventuel agrément.
En attendant nous avons lancé une démarche d’assurance qualité, avec un objectif de certification ISO 9002 à moyen terme.

La base Thériaque est moins connue que ses deux concurrentes, Vidal et BCB, probablement parce que vous n'avez jamais eu de politique marketing active. Quelle est votre principale valeur ajoutée par rapport à elles ? Comment vous positionnez-vous par rapport à ces différentes bases (Vidal pour le libéral, Thériaque pour l'hôpital….) ?

Disons que nous avons fait le marketing du service public… Selon les objectifs fixés à l’origine, des bases de données peuvent être structurellement très différentes.
Il y a notamment une différence énorme entre les données en texte libre et les données indexées.
Ensuite, les différences viendront à données égales des logiciels d’exploitation.
Ayant conçu notre base pour qu’elle soit interfacée, dès l’origine, avec des logiciels de terrain, nous ne voyons pas pourquoi nous concéderions un domaine particulier à d’autres auteurs. Il n’y a aucune différence dans la qualité de la prescription ou de la dispensation entre la ville et l’hôpital.
Quant aux éventuelles valeurs ajoutées, je vous renvoie aux publications évoquées ci-dessus, qui établissent des critères objectifs de qualité.
En conclusion, Thériaque peut être proposée à tout développeur et que c’est l’utilisateur qui doit juger.

Avez-vous l'intention de développer d'avantage le produit, et quels seront vos axes de développement ultérieurs ?

Nous souhaitons nous établir sur des Intranets dans toutes les grandes structures hospitalières, et pourquoi pas être disponibles sur tout réseau santé…

Que pensez-vous des bases médicamenteuses mises à disposition du grand public ?

L’information du grand public est une autre tâche, aussi noble et aussi nécessaire que celle des professionnels. Elle doit être adaptée et exacte, ce qui exige de grandes qualités professionnelles de la part des concepteurs.
Nous avons collaboré à une réalisation dans ce domaine, mais ce n’est pas un objectif du CNHIM.
Il est évident que là aussi le contrôle de l’Etat devrait s’exercer, pour protéger le public des dérives publicitaires possibles.

 



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