Octobre 2000
Vincent
Bouvier
Directeur marketing du RSS
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Aujourd'hui,
26 000 professionnels de santé sont abonnés au Réseau
santé social et 1500 nouveaux le rejoignent chaque
mois. |
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Propos
recueillis par Gaëlle
LAYANI
5
octobre 2000
Quel a été votre parcours professionnel avant Cegetel-RSS ?
Je
suis médecin spécialiste et j'ai complété ma formation par un MBA.
Avant de rejoindre Cegetel.rss,
j'ai passé trois ans chez Schlumberger en tant que responsable marketing
Europe pour les produits cartes et terminaux santé.
Près de deux ans après le lancement du RSS, quel est votre bilan ?
Aujourd'hui,
26 000 professionnels de santé sont abonnés au Réseau santé social
et 1500 nouveaux le rejoignent chaque mois. Parmi eux il y a 21
000 médecins (dont 16 000 généralistes et 5 000 spécialistes)
4000 auxiliaires médicaux et près de 1000 pharmaciens. Ceci constitue
donc le principal réseau de Professionnels de Santé libéraux en
France. Malgré tous les obstacles, les faits sont là et ils sont
très prometteurs pour l'avenir. Pour les praticiens hospitaliers,
la progression est moins rapide, puisqu'environ 100 établissements
sont raccordés. Ceci s'explique principalement par le fait que la
CPS est indispensable pour accéder aux services sécurisés de RSS
et que la phase de diffusion de la CPS n'en est qu'à ses débuts
dans le secteur hospitalier.
Cegetel.rss et des éditeurs de logiciels
médicaux ont signé un accord pour la création d'un standard d'échanges
de données sécurisées sur le Réseau santé social, le Medical Message
Format (MMF). Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Le
secteur de la santé présente deux caractéristiques en matière d'échange
de messages ; d'une part, une nécessité de sécurité puisque
les données transportées sont nominatives, et d'autre part une forte
hétérogénéité des formats de documents tels que HPRIM pour la biologie,
DICOM pour la radiologie, sans parler de ceux qui fleurissent au
rythme des innovations technologiques.
Dans
ces deux domaines, l'absence de standard partagé constitue un obstacle
au développement des échanges électroniques, c'est pourquoi Cegetel.rss
soutient activement leur promotion. Pour la sécurité, nous travaillons
à un outil de chiffrement commun aux différents opérateurs, et pour
les données, à la définition d'un format d'"enveloppe",
le MMF, au sein de l'organisme de normalisation Edisanté. L'objectif
est de proposer le plus vite possible une messagerie médicale et
sécurisée, réellement inter-opérable entre les réseaux.
Plus de 30 éditeurs du monde médical, dont les applications seront
de plus en plus communicantes, participent avec Cegetel.rss à cette
démarche de standardisation et se sont engagés à utiliser pour leurs
messageries des outils conformes. Pour accélérer et simplifier l'intégration,
Cegetel.rss fournira et maintiendra les APIs de sécurité ainsi que
les APIs MMF.
Michel Villac a eu des mots très critiques
à l'encontre de Cegetel. Qu'en pensez-vous ?
Les
propos dont vous parlez portent sur les premiers mois de concession
où il est vrai que les systèmes de sécurité étaient encore instables
et entraînaient des échecs à la connexion. Mais ces difficultés
sont derrière nous depuis longtemps et les indicateurs montrent
que la qualité de service du RSS est maintenant celle d'un ISP Professionnel.
Nos partenaires éditeurs, qui sont au contact des clients, nous
le confirment chaque jour.
Que pensez-vous des réticences des médecins à s'informatiser ?
Comment les expliquez-vous ?
La
grande majorité est informatisée et bientôt ils le seront tous.
L'usage de l'e-mail se développe très vite dans la pratique professionnelle,
nous le voyons bien chez nos abonnés. Reste la question de l'inter-opérabilité
des échanges qui est cruciale pour accélérer le développement du
marché et lever les dernières réticences.
Les services en ligne de données médicales partagées se développent
plus lentement car ils butent sur le fait que les rapports entre
professionnels sont encore très structurés localement par la concurrence.
L'échec du carnet de santé l'a bien montré.
Denis Punsola a déclaré à Medcost
que Wanadoo Santé rattrapait son retard en termes d'abonnés et serait
en passe de dépasser Le RSS ? Qu'en pensez-vous ?
Nous
verrons bien, l'histoire ne fait que commencer. France Telecom a
aujourd'hui de l'avance dans le domaine de l'Internet avec sa marque
Wanadoo, mais Cegetel disposera bientôt d'une offre très compétitive
avec le lancement de son propre ISP et avec le dégroupage dès début
2001. Je rappelle que Wanadoo santé n'est rien d'autre que Wanadoo
avec une Bal supplémentaire alors que Cegetel.rss présente déjà
des vrais services dont la sécurité est le premier d'entre eux.
La
Cegedim s'impose comme l'opérateur de référence en santé, tant pour
la TFSE que la gestion des flux de remboursement, l'équipement des
médecins ou le data management. Pour Cegetel-RSS, est-il possible
de demeurer sur ce marché sans développer une gamme complète de
produits et de services dédiés, incluant les logiciels de gestion
pour les médecins et les pharmaciens i.e : Peut-on percer sur ce
marché sans maîtriser le poste client ?
L'applicatif
client est un facteur clef pour l'avenir, c'est un fait. A une stratégie
d'acquisition pure et simple, Cegetel.rss préfère une approche fondée
sur le partenariat avec les éditeurs. La montée en puissance des
hauts débits va entraîner un bouleversement complet de la distribution
de logiciels et des alliances plus fortes entre opérateurs et éditeurs
vont inévitablement se constituer sans pour autant passer par des
rachats.
Cegetel met en place des offres ASP avec ses partenaires, la santé
ne fera pas exception. La diversité des besoins et des particularismes
plaide également en faveur de cette approche pour un opérateur dont
la vocation est d'avoir une large audience et d'être présent sur
tous les segments.
Comment voyez-vous le paysage l'an prochain à la même date ?
Le
parc des deux opérateurs Cegetel.rss et France Telecom va continuer
à croître rapidement. De vrais services professionnels vont voir
le jour, notamment autour de la Feuille de Soins, et la sécurité
deviendra un argument clef, ce qu'il n'est pas aujourd'hui. Le poids
des opérateurs va se renforcer avec l'émergence du haut débit. Le
mouvement de convergence avec les éditeurs va également s'observer
avec les producteurs de contenu; c'est la stratégie du groupe Vivendi
dans son ensemble et j'espère que l'activité santé en donnera une
vraie illustration dès l'année prochaine.
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octobre 2000
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