Télé-dialyse
en Bretagne :
une expérience pilote
Hervé
Nabarette
19
novembre 2001
2/2
Les
premiers enseignements de l'expérience pilote
L'expérimentation
a débuté cet été avec la prise en charge
de patients dialysés en vacances dans la région de
Lannion. 32 patients ont été traités. L'ARH
a accordé une dérogation en n'imposant pas la présence
physique du médecin dans un centre de dialyse ambulatoire.
Pour le Dr Pierre Simon, Chef du service de Néphrologie du
Centre Hospitalier de Saint-Brieuc, "la satisfaction des patients,
évaluée, s'est avérée excellente, le
patient mettant surtout en avant l'amélioration de sa qualité
de vie, soit la suppression du trajet Lannion-St-Brieuc 3 fois par
semaine, soit 150 km 3 fois par semaine". Les déplacements
évités ont par ailleurs généré
une économie pour l'assurance maladie : "elle a économisé
en frais de transport environ 12 000 FF/mois et par patient".
L'expérimentation se poursuit avec l'Association des Urémiques
de Bretagne qui gère une unité d'autodialyse sur Lannion.
Pour Pierre Simon, "le système de télédialyse
renforce la surveillance médicale qui dans un tel système
de soins n'est pas obligatoire".
Pour
que le système téléassisté de dialyse
à l'intérieur du CH de Lannion (8 poste de dialyse)
puisse tourner en routine, certaines questions doivent être
entièrement validées : sécurité des
patients (avec intervention du SMUR de Lannion pour les urgences
vitales), satisfaction, qualité du traitement, aspects de
responsabilité médicale (la définition de l'acte
médical par télémédecine).
Fort
de cette expérience pilote, les promoteurs vont donc déposer
le projet devant l'ARH dans les prochaines
semaines, "dossier assorti d'un projet de recherche clinique
qui semble indispensable compte tenu des extensions
possibles de cette organisation dans le futur, le projet de recherche
clinique ayant la mission de démontrer de façon
objective et scientifique que les futurs centres de dialyse de proximité
peuvent fonctionner sans la présence physique
des néphrologues mais simplement assistés à
distance par la télémédecine."
Cette
expérience pilote de surveillance médicale à
distance par télé et visiophonoassistance d'une séance
de dialyse pourrait ultérieurement se développer pour
les soins à domicile (hémodialyse à domicile
sous la surveillance du conjoint) ou dans les structures d'autodialyse
proches du domicile du patient (les unités d'autodialyse
sont des substituts de la dialyse à domicile, regroupant
dans un appartement 4 à 5 patients sous la surveillance d'une
infirmière). Cette généralisation prendrait
place dans le cadre d'un vaste programme de dialyse de proximité
recommandé par le Ministère de la Santé afin
de réduire le coût de la dialyse qui est de 400 000
francs par an et par patient en moyenne.
Aujourd'hui
25 000 patients sont traités en France par hémodialyse
clinique dont 25 % sont traités à domicile ou
en autodialyse. L'objectif du Ministère de la santé
et des différents SROS de l'insuffisance rénale chronique
terminale serait de traiter à terme 40 % de la population
hémodialysée à domicile ou dans une structure
proche du domicile (Unités d'Autodialyses). L'extension de
la surveillance par télémédecine pourrait toucher
10 000 patients en France, dont 500 en Bretagne.
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20
septembre 2001
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