Programme
de Médicalisation
du Système d'Information
PMSI
Historique
PMSI et réforme du système de santé
Textes
réglementaires
Historique
Le PMSI
est le système qui permet une mesure médicalisée de la production
hospitalière française, et l'adaptation de la rémunération des hôpitaux
et des cliniques à ce produit. Il repose sur la nomenclature des
Groupes
Homogènes de Malades, qui est une adaptation de la classification
américaine des Diagnosis Related Groups (DRG) élaborée
par l'équipe du Professeur Robert Fetter (Université de Yale, Etats-Unis).
Elle permet de classer les séjours hospitaliers dans des groupes
présentant une double homogénéité en termes médical et économique.
Lhomogénéité
des groupes est dabord économique, la logique médicale ne
venant que secondairement. Elle est fortement corrélée à la durée
de séjour, comme la montré la première analyse de Fetter portant
sur plusieurs millions de dossiers.
La mise en place aux Etats-Unis dun paiement des hôpitaux
sur la base des D.R.G. a été progressive, mise en place sur cinq
ans. La classification des DRGs, conçue initialement comme outil
d'analyse de l'activité, a été utilisée dès 1983 par l'administration
américaine pour procéder au paiement forfaitaire des séjours hospitaliers
des personnes âgées et handicapées, prises en charge par le programme
fédéral Medicare. Il sest par la suite étendu à la
majorité des centres hospitaliers.
Dans le secteur public hospitalier français, sous budget global,
la classification GHM est utilisée actuellement à des fins identiques
selon de modalités différentes. Pour chaque établissement, il s'agit
de comparer la dotation qui lui aurait été allouée, au titre de
l'année écoulée, si son activité avait été rémunérée sur la base
du dispositif PMSI (GHM pondérés économiquement au moyen de l'échelle
nationale de coûts) et le budget réel dont il a effectivement disposé,
dans le cadre de l'enveloppe globale. Cette nomenclature permettra
de réduire les disparités budgétaires entre les différents hôpitaux
en comparant leur dotation à activité équivalente.
Dérivée de la classification
des DRGs, la classification française est construite selon un arbre
de décision qui oriente chaque séjour de court séjour vers le GHM
adéquat. La classification en GHM oblige à un classement exhaustif
et unique. Tout séjour est obligatoirement classé dans un GHM et
dans un seul.
Le P.M.S.I. a été introduit en France dans le milieu des années
80 par Jean de Kervasdoué, alors responsable de la Direction des
Hôpitaux. Dabord présenté comme un outil épidémiologique,
sa vocation doutil dallocation budgétaire na été
dévoilée que récemment.
Le PMSI aura mis plus
de 10 ans pour être généralisé sur les hôpitaux. Une réticence des
responsables détablissements de soins à dévoiler leur activité,
une certaine défiance et une crainte dutiliser un outil encore
mal maîtrisé sont probablement à lorigine de ce retard.
Parallèlement à la
mise en place sur le secteur public, le secteur privé à participé
à une expérimentation, réunissant dabord une quarantaine de
cliniques puis cent cinquante.
Depuis l'arrêté du
20 septembre 1994 et la circulaire du 10 mai 1995, les établissements
hospitaliers sous compétence tarifaire de létat doivent transmettre
à la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASS)
un certain nombre d'informations concernant leur activité médicale,
chirurgicale et obstétricale (M.C.O.) et les coûts afférents à cette
activité. Ces transmissions d'information avaient la plupart du
temps été prévue dès 1989 dans les contrats passés entre les établissements
et les services extérieurs de l'état lors de la généralisation du
recueil des Résumés Standardisés de Sortie contenant les informations
médicales et administratives nécessaires au classement des séjours
dans les G.H.M.. La constitution dune base de données à partir
des données du P.M.S.I. a permis daffiner loutil et
de constituer des groupes pus proches des réalités de prise en charge
françaises.
Une expérimentation menée dans la région Languedoc-Rousillon en
1994 a réuni tous les établissements publics et privés, soit 48
établissements publics et privés PSPH et 55 cliniques privées représentant
un total de 500 000 entrées par an.
Elle a montré la faisabilité
dune tarification fondée sur ce système, et a révélé dimportantes
disparités dallocations budgétaires entre les hôpitaux du
secteur public et entre les secteur public et privé.
Depuis le début de
lannée 1997, le PMSI est étendu à tous les établissements
dhospitalisation privée. L'arrêté du 22 juillet 1996, définit
le recueil et les modalités de traitement et de transmission des
données d'activité médicale des établissements privés de santé ne
participant pas au service public.
PMSI
et réforme du système de santé
La réforme de la santé
va permettre un réaménagement du paysage hospitalier français. En
effet, lEtat a mis en place les outils nécessaires à sa restructuration
: les Agences Régionales de lHospitalisation. Cette restructuration
nest pas seulement urgente pour participer à la maîtrise des
dépenses de santé, avec les autres secteurs dactivité de la
santé, mais aussi pour adapter lhôpital aux nouvelles techniques
et aux nouveaux besoins des malades. Toutefois, les Agences Régionales
de lHospitalisation risquent de se heurter à de nombreux obstacles,
malgré les pouvoirs étendus qui leur ont été concédés.
Le tissu hospitalier
doit encore se moderniser. Alors que les nouvelles technologies
permettent de réduire notablement les durées dhospitalisation,
voire de prendre en charge les patients en ambulatoire, lhôpital
a conservé un nombre de lits jugé excessif par la plupart des experts.
Les cholécystectomies qui nécessitaient une hospitalisation dépassant
une semaine lorsquelles étaient pratiquées par voie classique
sont couramment réalisées en trois jours sous coelioscopie. Les
cystectomies pour cancer se sont raréfiées grâce à la BCG thérapie
endo-vésicale qui réduit les récidives de polypes vésicaux. Les
patients sous chimiothérapies peuvent se contenter dune prise
en charge ambulatoire avec des molécules mieux tolérées ou des traitements
efficaces des effets secondaires, comme les anti-émétiques de la
classe du Zophren. Ainsi, lévolution logique devrait se faire
vers une baisse du nombre de lits et une spécialisation accrue.
Or, il reste encore de nombreux hôpitaux surdimensionnés et de nombreuses
cliniques dont lactivité nest pas suffisante pour assurer
une sécurité totale aux malades.
A cette inadaptation
du secteur hospitalier français aux besoins médicaux, sajoute
une disparité budgétaire considérable générée par un budget global
mal maîtrisé. Le P.M.S.I., système dallocation budgétaire
corrélé à lactivité réelle des hôpitaux et des cliniques va
permettre aux Agences de mieux répartir les dotations budgétaires.
Le coût de lindice synthétique dactivité qui permet
de comparer les coûts des hôpitaux pour un acte donné, devient un
élément essentiel. Il devient nécessaire que tous les centres hospitaliers
se dotent dun système dinformation médicale optimal.
En effet, un codage des diagnostics et des actes (qui permet de
classer les séjours hospitaliers dans des Groupes Homogènes de Malades
de coûts différents) de mauvaise qualité fait baisser lindice
synthétique ce qui se traduit par des pénalités financières. Le
département dinformation médicale des hôpitaux et des cliniques
va donc devenir un poste stratégique afin de ne pas pénaliser les
hôpitaux performants par une mauvaise utilisation de ce nouvel outil
budgétaire.
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