Découvrez Medcost

Plan du site

Contactez-nous

33, rue Raffet
75 016 Paris
Tél : 01 42 15 08 08

Le Royaume-Uni tête de pont des e-pharmacies en Europe ?

Gaëlle LAYANI

20 avril 2000

En novembre 1999, Pharmacy2u, la première pharmacie en ligne britannique, ouvrait ses portes sur le Net. A l'instar de ses consœurs américaines, elle propose à la vente toutes sortes de produits parapharmaceutiques et délivre des médicaments de prescription à la condition de présenter une ordonnance papier. Installée dans une officine de Leeds, Pharmacy2u possède maintenant son propre réseau de distribution avec des antennes locales. Interrogé par le Pharmaceutical Journal (édition 15 avril 2000), le fondateur de Pharmacy2u, Daniel Lee, affirme que sa clientèle équivaut en importance à celle d'une officine de quartier et qu'il espère réaliser un chiffre de ventes de 2,5 M£ à la fin de l'année (environ 25 millions de francs).

Contrairement au grand public, les institutions représentatives du Royaume-Uni n'ont pas accueilli favorablement le lancement du site. A l'époque, la British Medical Association, équivalent britannique du Conseil de l'Ordre des Médecins, ne cachait pas sa préoccupation et la National Pharmaceutical Association (NAP, syndicats national des pharmaciens) déclarait ouvertement son mécontentement, en s'appuyant sur un article du code de déontologie de la Royal Pharmaceutical Society qui dispose que les médicaments ne sauraient être vendus par correspondance. Or, selon la NPA, Pharmacy2U n'était autre qu'un service de ventes par correspondance déguisé.

Ce code de déontologie ne constitue pas le seul obstacle éventuel à l'essor des pharmacies en ligne au Royaume-Uni. La loi sur les médicaments de 1968, par exemple, n'envisage les relations pharmacien-patient que sur un mode de proximité physique.

Toutefois, la Royal Pharmaceutical Society a récemment révisé certaines dispositions du Code, prenant en compte la vente de médicaments en ligne. Elle a notamment établi des standards de bonne pratique provisoires à destination des pharmacies en ligne.

Ainsi, la pharmacie doit assurer l'intégrité et la confidentialité des données, impérativement cryptées, qui transitent par son site. Les informations relatives à un produit doivent respecter l'autorisation de mise sur le marché et la législation sur la publicité. Les contre-indications et interactions médicamenteuses doivent être clairement mentionnées. La responsabilité professionnelle du pharmacien est engagée dès lors que les informations fournies par le site (conseils divers, aide d'urgence, etc.) présentent des erreurs. Le pharmacien doit également s'assurer que tous les conseils et informations nécessaires à l'usage d'un médicament ont bien été données, et doit tenir un registre de tous ses clients pendant deux ans. [consulter les standards sur le site de la Royal Society]

Malgré les réticences du début, la Royal Pharmaceutical Society semble donc désormais accepter l'inéluctabilité du commerce en ligne de médicaments au Royaume-Uni. Pragmatique, elle a fait sien l'adage "mieux vaut prévenir que guérir" en instaurant dès maintenant un cadre éthique, alors que le phénomène en reste encore à ses balbutiements. La légalité des pharmacies en ligne ne fait plus aucun doute pour l'institution, dès lors qu'elles sont installées dans de "véritables" officines pharmaceutiques et sont membres de la Royal Pharmaceutical Society. Il n'y pas si longtemps pourtant, la Royal Pharmaceutical Society affirmait sans ambages à Daniel Lee, que "ce type d'opération ne pourrait pas se mettre en place au Royaume-Uni".

Un concurrent de Pharmacy2u, AllCures, a fait son apparition au début de l'année 2000. Une autre chaîne de pharmacies, Boots, pourrait également faire bientôt son entrée sur le Net. Il est probable que d'autres acteurs s'engouffreront sur ce marché prometteur : dans cinq ans, 5 % de la population britannique, soit 2,5 millions de personnes, pourrait acheter ses médicament en ligne.

Pour l'instant, Pharmacy2u ne peut traiter que les ordonnances "privées" (private prescriptions), c'est-à-dire ne donnant pas droit à remboursement par le NHS. Le client paie donc directement ses achats à la pharmacie. Ce type d'ordonnance ne représente que 5 % des ordonnances émises au Royaume-Uni. Daniel Lee a bon espoir d'obtenir un agrément du NHS pour traiter les ordonnances prises en charge par le NHS. Toutefois, il reste prudent : "Nous ne pourrons pas nous positionner sur ce marché tant que la transmission électronique des ordonnances ne sera pas la norme (…). Cela prendra peut-être trois à cinq ans, mais une grande partie de notre chiffre d'affaires viendra de là (…)".

Néanmoins, depuis février 2000, Pharmacy2u a été prise de court, puisque son concurrent direct AllCures.com, via son service Allpharmacy.com, accepte les ordonnances prises en charge par le NHS. Selon le responsable du site, Jaipal Cheema, le nouveau service respecte les règles de bonne pratique de la Royal Society. AllCures.com ne cache pas ses ambitions : la société souhaite déjà étendre ses activités à l'Europe à la fin de l'année.



Réagissez à cet article.

Retrouvez  également tous les autres articles et interviews sur les médicaments.

 

20 avril 2000

 

DOSSIER

La logistique,
le nerf de la guerre

DOSSIER

DOSSIER

E-procurement
L'E-volution de votre fonction d'achat

Pour recevoir un diaporama sur les pharmacies électroniques,
cliquez ici.

(Format PowerPoint)

Drugstore.com

Etude cas

Le pionnier des e-Pharmacies

The Pill Box

Etude de cas

La boîte à pillules
du Net

Retrouvez toutes nos études de cas.

Lire aussi :
les interviews de :

Noël Renaudin, Président du Comité Economique du Médicament

Jean Parrot, Président de l'Ordre National des Pharmaciens

Maurice Gallix, Président de Depolabo.

9 décembre 1999
Quel avenir pour les pharmacies électroniques en France et en Europe ?

Les 10 derniers articles sur les Médicaments

 6 novembre 2002
Etat des lieux de la biotechnologie française

 4 septembre 2002
60 milliards de dollars :
Le Pfizer nouveau est arrivé

 12 juillet 2002
Médicaments pour enfants : une initiative européenne

Le prix de l’innovation

 8 mars 2002
Un plan pour préserver l'efficacité des antibiotiques

Etats-Unis, le paradis de la publicité pour les médicaments

19 novembre 2001
Evista : une nouvelle arme contre l'ostéoporose

De la dépression au sevrage tabagique : le Zyban

 20 septembre 2001
La DHEA, un vrai-faux médicament

 20 septembre 2001
Prozac : Fin d’un monopole

  1
   

Copyright © Medcost 2003-Tous droits réservés.

 
Dossiers
Plan du site
 
Références : Doctissimo I Caradisiac I Ados.fr I Momes.net I gnomz.com I fluctuat.net