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Etat des lieux
de la biotechnologie française

Marc Letellier

6 novembre 2002

Le Pharma Licensing Club de France a organisé le 23 octobre 2002 une journée de formation sur la biotechnologie française destinée à faire l’état des lieux de cette industrie en France et de ses relations avec l’industrie pharmaceutique, en partenariat avec Alcimed (société de conseil et d’aide à la décision appliquée aux sciences de la vie et la chimie).

Le Pharma Licensing Club de France (PLCF) est une association loi 1901 qui regroupe la plupart des responsables "accords et licences" de l'industrie pharmaceutique française. L'objet de ce métier est traditionnellement l'achat et la vente de molécules pharmaceutiques à d'autres laboratoires dans l'objectif de consolider ou recentrer un portefeuille de produits. Avec le développement de l'industrie des biotechnologies en France, la profession se voit aujourd'hui confier un nouveau rôle : être l’intermédiaire entre des projets biotechnologiques français et les maisons mères européennes ou américaines.

 L’univers des biotechs : un univers complexe et difficile à appréhender

Bien que reconnues comme porteuses d’innovation, les start-up biotechs souffrent aujourd’hui d’un déficit de visibilité auprès des acteurs de l’industrie pharmaceutique. En France, à ce jour, peu de synergies existent entre biotech et industrie pharmaceutique. En effet, les laboratoires ne disposent que d’une vision floue et partielle des biotechnologies, tant au niveau de leur mode de fonctionnement que de la nature des recherches menées. De leur côté, les start-up biotech entretiennent des échanges pour la plupart épisodiques avec les industriels de la pharmacie localisés sur le territoire national.
La confusion est accentuée par la volonté affichée par les créateurs de start-up biotech d’adopter des business models rentables à court terme. En effet, portés par leurs importants besoins en capitaux – en particulier pour poursuivre et renforcer leurs efforts en R&D, les entrepreneurs biotech sont souvent enclins à modifier leur modèle économique de départ afin d’accroître leurs chances de lever des fonds, les différents partenaires financiers choisissant des entreprises dont ils attendent des résultats concrets et un retour sur investissement rapide. Toutefois, devenus hybrides, ces modèles économiques perdent en clarté, tant au niveau des objectifs poursuivis que des processus qu’ils mettent en œuvre.
D’autre part, les créateurs de start-up biotech ne mettent pas nécessairement en évidence la façon dont leurs innovations sont susceptibles de s’intégrer dans les processus R&D des laboratoires pharmaceutiques implantés en France. Or il est essentiel de prendre en compte très en amont l’intégration de l’innovation dans la chaîne de R&D pharmaceutique, à la fois en termes de coûts et de temps, car elle constitue une part importante du succès de la collaboration entre les sociétés de biotechnologie et les laboratoires.

 La confrontation entre recherche fondamentale et logique économique et industrielle

Parmi les autres points d’achoppement, la forte différence culturelle entre l’univers biotech et le monde industriel peut être citée. Là où les start-up biotech françaises restent fortement imprégnées de l’état d’esprit de la recherche scientifique fondamentale, l’industrie répond quant à elle à des impératifs de rentabilité économique, les laboratoires étant en permanence à l’affût de ce qui pourrait asseoir leur leadership dans telle ou telle spécialité sur leurs différents marchés.
Force est de constater que les start-up biotech comptent dans leurs équipes de nombreux biologistes dont les travaux ne sont pas nécessairement portés par une finalité économique et industrielle. L’implantation géographique de ces sociétés montrent qu’elles restent étroitement liées au monde universitaire français qui reste éloigné et peu animé par les préoccupations de l’entreprise.

De plus, et dans la plupart des cas, leurs équipes ne sont pas initiées aux techniques de communication qui leur permettraient de valoriser leur savoir-faire technologique et leurs découvertes. Un travail de formalisation est donc nécessaire pour exprimer la valeur ajoutée de l’offre biotech en termes industriels et marketing, afin de la rendre compréhensible et attractive pour les laboratoires pharmaceutiques. Les structures de soutien de proximité comme les incubateurs (voir à ce sujet notre interview) ou encore l’ANVAR ont commencé à travailler dans ce sens avec les start-up biotech. Toutefois, leur accompagnement porte principalement sur la formalisation du projet, la création de l’entreprise et la rédaction de business plans, et non sur les aspects marketing - communication.

 Une rupture accentuée par l’inadaptation du réseau pharmaceutique français

Pour que la rencontre entre les sociétés de biotechnologie françaises et laboratoires pharmaceutiques s’opère, il est également nécessaire de considérer l’organisation structurelle de l’industrie pharmaceutique en France. Force est de constater qu’au-delà de la méconnaissance par les industriels des avancées technologiques et médicamenteuses conduites dans les biotech françaises, le réseau national ne s’est donné les moyens ni de capter, ni d’exploiter la richesse de l’innovation locale.
D’une part, parce que peu de laboratoires pharmaceutiques ont implanté, voire conservé, leur R&D en France, a contrario des Etats-Unis où ces pôles jouissent d’une forte proximité géographique avec les start-up, par exemple dans la Silicon Valley. D’autre part, parce que les acteurs qui n’ont pas implanté leur R&D en France, n’ont mis en place ni ressources ni processus dédiés à la veille technologique, leurs efforts étant majoritairement consacrés à la commercialisation des médicaments. En conséquence, les liens constatés entre les entreprises de biotechnologie et l’industrie pharmaceutique restent limités et découlent le plus souvent de la participation d’anciens collaborateurs des laboratoires dans des start-up biotech.

 Avancer ensemble

Industrie pharmaceutique et biotech sont conscientes de la nécessité d’avancer ensemble en matière de R&D médicamenteuse. Mais un véritable saut culturel est aujourd’hui nécessaire pour réunir non seulement start-up biotech, laboratoires pharmaceutiques mais aussi financiers autour du même objectif de progression dans le domaine de la santé.
Concernant les start-up, le parallélisme peut être fait avec le phénomène de la “bulle Internet” des années 1999-2000 : les investisseurs ont influencé les porteurs de projet dans leurs choix de modèles économiques, qui étaient alors soumis à des effets de modes et à la pression et/ou spéculation boursière. Afin d’éviter ce type de dérapage, les biotech françaises doivent veiller à ne pas troquer leurs choix de développement initiaux (vente d’une technologie, commercialisation d’une molécule ou contrats de recherche), tout en apprenant à communiquer et à mettre en avant leur valeur ajoutée pour des partenaires industriels comme les laboratoires pharmaceutiques.


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