Systèmes
d’information
des réseaux de soins :
pour des approches progressives
Hervé
Nabarette
12
juillet 2002
Au
MEDEC 2002, Jean-Pol Durand, animateur de la revue "Filières
&Réseaux" avec l’économiste Claude Le Pen, avait organisé
un séminaire sur les réseaux de soins, dans leurs aspects juridiques,
systèmes d’information, évaluation… Medcost revient sur certaines
interventions de la séance "systèmes d’information".
Michel
Varroud-Vial : les conditions du partage et de la communication
d’informations
Le
Docteur Michel Varroud-Vial, endocrinologue au Centre Hospitalier
Sud-Francilien, est coordinateur du réseau Diabète Essonnes. Pour
lui, les dossiers médicaux partagés conçus au début de l’Internet
médical se sont souvent avérés contraignants dans la pratique. Aujourd’hui,
on peut analyser les facteurs clé de succès d’une application de
partage et de communication de l’information au niveau local :
- Une définition
commune de données minimum à partager,
- Des règles
d’échange des données qui recueillent l’accord des professionnels
de santé,
- Une extraction
automatisée des données à partir des logiciels médicaux existants
(afin d’éviter la "double saisie"),
- Un bouquet
de services associés.
A
côté du partage électronique de données, difficile à mettre en place,
certains applications sont aisées à implémenter : les bases de connaissance
diffusées par le site du réseau, les demandes de deuxième avis aux
experts. Michel Varroud-Vial reçoit en moyenne 6 mails de demande
de conseil par jour.
Roland
Cash : prévoir des réalisations progressives et des solutions
de repli
Roland
Cash est consultant indépendant, ex-CNAMTS et ex-Cegedim. Pour lui,
les difficultés actuelles des systèmes d’information de réseau sont
logiques. "Les premiers systèmes doivent échouer". La
santé connaît les mêmes problèmes que dans d’autres secteurs 20
ans auparavant, et notamment un problème d’acceptation culturelle.
Pour
les promoteurs de réseaux, il s’agit de faire les bons choix. Certains
petits réseaux doivent conserver le papier pour leur dossier médical.
Les réseaux plus ambitieux doivent choisir entre deux optiques :
carnet de santé patient, ou échange de données entre médecins.
Par
ailleurs, il s’agit de prévoir, dans les cahiers des charges, des
solutions de repli, pour ne pas investir à perte. Une vision progressive
doit permettre un phasage des réalisations, les choix de court terme
ne contredisant pas les objectifs plus lointains. Pour Roland Cash,
la gestion de la double saisie et la normalisation des informations sont
à horizon de 5/10 ans. Il rappelle que sur 60 000 médecins
informatisés, la moitié seulement utilise des données structurées.
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12
juillet 2002
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