Les
enjeux de la Société de l'Information dans le
domaine de la Santé
Rapport
Beuscart
Christine
BOUCHET
30
mai 2000
Le
Pr. Régis Beuscart, Professeur de Biostatistiques et Informatique
Médicale à la Faculté de Lille, a remis en mai 2000 un rapport au
premier ministre qui fait le point sur les impacts potentiels de
la nouvelle économie sur le secteur santé.
Le contexte
Les apports potentiels des NTIC
Les conditions nécessaires
Les recommandations du
Pr Beuscart
Le contexte
La
mise en réseau des professionnels et la communication avec les patients
est un enjeu majeur pour les prochaines années. L'intérêt du public
pour les services de santé en ligne est de plus en plus important
en France comme aux Etats-Unis, et la demande existe. En revanche,
les professionnels de santé font preuve d'une certaine indifférence,
voire d'une réelle réticence, vis-à-vis des nouvelles technologies
de l'information. L'informatisation du secteur hospitalier est encore
très limitée et parfois ne concerne que les données administratives.
Les systèmes d'information sont très hétérogènes et peu communicants.
Les médecins libéraux sont de plus en plus nombreux à télétransmettre
les feuilles de soins, mais peu utilisent totalement les potentialités
du dossier médical informatisé et les ressources de l'Internet.
Les pharmaciens, quant à eux, sont tous informatisés, mais leurs
systèmes ne communiquent pas avec l'hôpital.
Les apports potentiels des Nouvelles Technologies
de l'Information et de la Communication (NTIC)
Ils
se pourront se faire dans plusieurs secteurs :
- La télémédecine :
télédiagnostic, télésurveillance, téléchirurgie et information
professionnelle.
- Les filières
et réseaux de soins, dont l'informatisation est actuellement extrêmement
difficile à cause de l'hétérogénéité majeure des systèmes d'information.
Sous l'impact des nouvelles technologies, la prise en charge médicale
peut évoluer, avec un patient informé, véritable acteur du système
et propriétaire de son dossier médical, au centre du système de
soins.
- La e-santé
: information des patients, avis médical en ligne par le biais
des portails santé.
- Le e-commerce
dans le secteur de la pharmacie et parapharmacie, avec l'apparition
probable de pharmacies électroniques.
Les conditions nécessaires
Pour
permettre un développement cohérent et optimisé dans ces domaines,
le service public devra continuer à financer en partie la recherche
et l'innovation. La télémédecine ainsi que la gestion de l'information
devront être rémunérées, le temps du médecin passé à collecter l'information
devant être pris en compte. Les questions réglementaires devront
être parfaitement formalisées : sécurité, confidentialité, identification
du patient, accès du patient au dossier médical, partage de l'information
médicale entre les soignants, le patient, sa famille
Le
dossier patient pourra prendre différentes formes : il pourra être
unique, tenu par un organisme de soins ou un acteur de santé comme
le médecin référent, par un portail santé, ou être virtuel et partagé
et accessible par une carte permettant de regrouper les informations.
Le
rapport mentionne certaines recommandations (cf.
infra). En résumé, il conseille de favoriser la mise en
place d'un système d'information cohérent au niveau des établissements
hospitaliers, et de régler le problème de l'identifiant patient,
prérequis indispensable au suivi de la trajectoire du patient dans
le système de santé et à l'évaluation de la qualité des soins. L'informatisation
et la connexion à Internet des médecins libéraux doivent également
être encouragées, ainsi que les échanges d'information avec les
laboratoires et les pharmaciens. La formation médicale devra prendre
en compte la maîtrise de l'outil informatique. Le développement
des applications de télémédecine devra être coordonné au niveau
national, notamment dans les domaines de l'urgence et de l'imagerie.
Le
développement des réseaux et des filières de soins est un enjeu
majeur. La gestion du dossier médical partagé doit être réglementée
afin d'empêcher son exploitation à des fins commerciales. Les téléconsultations
devront également être encadrées et évaluées au niveau national.
Dans le domaine du commerce électronique, la mise en place d'un
observatoire permettant de certifier les services proposés au patient
permettra de favoriser le respect de la déontologie, il devra se
faire avec la collaboration de l'Ordre
des Médecins et de l'ANAES.
Suite
et fin
30
mai 2000
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