L'expérience
Groupama Partenaires Santé : des pistes de réflexion
pour le système de soins
Hervé
Nabarette
26
février 2003
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Groupama
vient de mener à son terme le projet "Groupama Partenaires
Santé". Cette expérimentation en milieu rural
avait pour but principal d'améliorer la qualité des
soins et de maîtriser les dépenses ambulatoires. Réalisée
dans le cadre des expérimentations Soubie, elle a reposé
sur la mise en place de "Groupes de progrès", composés
de médecins généralistes motivés pour
améliorer leur pratique quotidienne. Cette démarche
se traduit aujourd'hui par un bilan intéressant et semble
offrir des pistes de réflexion pour le système de
soins.
La mise en place du projet
Après
avoir reçu un avis positif de la commission Soubie et obtenu
l'agrément du Ministère des Affaires Sociales, le
projet a débuté le 1er février 2000 et s'est
poursuivi jusqu'à la fin 2002.
Cette action
s'est déroulée dans 3 départements : l'Allier,
les Côtes d'Armor et les Pyrénées Atlantiques.
Au total, 108 médecins généralistes sur une
population de 280 se sont portés volontaires pour participer
à des groupes de progrès. Ces derniers étaient
composés chacun de 8 à 12 médecins et se réunissaient
huit fois par an. Ils étaient animés par un médecin-animateur
extérieur. Les Groupes de Progrès travaillaient sur
des thèmes concernant les pathologies ou l'organisation des
soins.
Le projet reposait
sur un partenariat entre les médecins généralistes,
leurs patients relevant du régime agricole (Mutualité
Sociale Agricole) et Groupama en tant qu'assureur complémentaire.
Les 22 caisses régionales et les 9 000 caisses locales de
l'assureur ont été mobilisées. Les assurés
volontaires ont bénéficié du tiers payant global
(consultations, visites à domicile et médicaments)
et ont pris part à des actions de prévention, de dialogue
et d'écoute.
Le travail des Groupes de Progrès
Dans les Groupes,
les médecins ont pu échanger et analyser leurs pratiques.
Ils ont choisi des sujets de réflexion comme l'hypertension
artérielle, les lombalgies, les malaises, la prévention
et le dépistage, la prescription en DCI des génériques
.
Chacun des 11 groupes a déterminé son thème
de réflexion en partant des préoccupations concrètes
des médecins.
Par exemple,
des médecins des Pyrénées Atlantiques se sont
penchés sur le thème des infections des voies aériennes
supérieures et de leur traitement par les antibiotiques.
On estime qu'en France, 36 % de ces médicaments
sont prescrits pour des infections virales où ils n'ont pourtant
aucune utilité. Après une réflexion sur leur
pratique et une comparaison aux référentiels existants
(rapport de l'Anaes, par exemple), les médecins ont élaboré
un consensus sur la conduite à tenir : baisse des prescriptions
d'antibiotiques en cas de rhino-pharyngite ou de bronchite et optimisation
de l'utilisation des ces médicaments par l'utilisation systématique
d'un streptotest (fourni par les caisses) en cas d'angine.
D'autres médecins,
toujours dans les Pyrénées Atlantiques, ont travaillé
sur les conditions de la prise en charge des lombalgies, une pathologie
toujours d'actualité chez les travailleurs et les exploitants
agricoles. Après une analyse de leurs pratiques, des recommandations
nationales et des données fournies par la MSA, le groupe
a décidé de moduler la prescription d'arrêts
de travail et, pour expliquer cette décision, a rédigé
une fiche patient au titre évocateur : "Prenez en main
votre mal de dos". Des rencontres avec les kinésithérapeutes
ont aussi permis de préciser les indications des traitements
complémentaires.
Des médecins
de l'Allier ont mis au point un "Carnet de dépistage".
Cet outil permet au patient de prendre connaissance en quelques
lignes des dépistages à réaliser en matière
de cancérologie et d'affections cardio-vasculaires et métaboliques.
Le carnet permet également au praticien d'inscrire la date
et les résultats des examens qui ont été prescrits.
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