Le
contrôle médical de la CNAM sera réformé
Hervé
NABARETTE
Selon un document présenté aux
administrateurs de la CNAM le 6 janvier 1998, le service médical
de la Caisse Nationale dAssurance Maladie (CNAM) va réorienter
fortement son activité vers la maîtrise des dépenses de soins, en
doublant la part consacrée aux contrôles des professionnels et des
établissements de santé. Il sagit surtout de développer lévaluation
des pratiques collectives. Cette nouvelle orientation fait suite
au sévère rapport de la Cour des Comptes.
Révision
des objectifs : plus dexpertises en santé publique, plus
de contrôles collectifs
Le
contrôle médical de la CNAM va recentrer ses missions sur le contrôle
des professionnels de santé plutôt que sur celui des assurés. Le
document présenté aux administrateurs de la CNAM envisage de doubler
la part de lactivité du service médical consacrée à "lexpertise
en santé publique" (contrôle des pratiques des professionnels
et des établissements de santé).
Ces
actions de santé publique privilégieront lévaluation des pratiques
collectives des professionnels de santé plutôt que les contrôles
individuels qui sont souvent mal vécus par les médecins et que répugnent
parfois à pratiquer les médecins-conseil eux-mêmes.
Le
contrôle individuel, qui concerne notamment les RMO,
sera néanmoins maintenu pour des raisons morales et de dissuasion.
Mais lessentiel du contrôle des professionnels passera
désormais par lévaluation collective, sur la base de recommandations
de bonnes pratiques médicales, et dans le but de réduire les variations
de pratiques.
Dans
un premier temps, cette évaluation sera centrée sur la prise en
charge des patients atteints daffection de longue durée (ALD).
Le contrôle des assurés sexercera dailleurs lui aussi
en priorité sur les patients bénéficiant de lALD. Un troisième
axe dactivité sera constitué par le contrôle et lévaluation
des établissements de soins, pour lesquels le service médical, dans
le cadre des ARH, développera son activité
Révision
du fonctionnement : ajustement informatique et modification
du recrutement
Le
système informatique MEDICIS, jugé contre-productif et inadapté,
va être abandonné progressivement. Dans lattente de linstauration
dun système plus efficace, cet outil, qui a coûté 900 millions
de francs, fera lobjet dune utilisation a minima en
1998.
Dautre
part, le concours dentrée au service médical sera modifié
pour favoriser le recrutement de candidats ayant une expérience
de santé publique, et la formation initiale et continue tiendra
également compte de ces nouvelles orientations, en mettant laccent
sur le recueil des données, lépidémiologie et les méthodes
dévaluation.
Ces
orientations seront concrétisées par la convention dobjectif
et de gestion Etat-Cnam. Elles devraient s'échelonner sur plusieurs
années et modifier profondément le rôle des praticiens-conseil.
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16
janvier 1998
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