Les défis
de la R&D
Les laboratoires, dans leur ensemble, redoutent
l'expiration des brevets qui doit affecter, d'ici 2005, 53
des 100 produits phare du marché. La concurrence des génériques
et les politiques de déremboursement en Europe amènent les laboratoires
à se livrer une compétition de plus en plus acharnée dans le domaine
de l'innovation thérapeutique.
Les laboratoires font face à deux défis :
accélérer le rythme des découvertes, et dans le même temps, réduire
les coûts à tous les niveaux de la R&D. Claes Wilhelmsson, responsable
de la R&D dAstra-Zeneca, abonde dans ce sens : « Notre problème est que nous avons eu trop de succès avec notre recherche
et très peu de produits ont été arrêtés dans les dernières années ».
Létude de PricewaterhouseCoopers
[1] dresse un état des
lieux de la situation actuelle et de son évolution, et cerne des
objectifs et des solutions permettant une optimisation des coûts
et un maintien de la rentabilité pour les laboratoires pharmaceutiques.
Des projections économiques ont été effectuées
à partir de divers facteurs et données (durée et coût de développement
dun produit, ventes annuelles, ventes moyennes par produit,
nombre de nouveaux composés lancés sur le marché
). Il en
résulte que le lancement
de 3 nouveaux produits par an ne sera pas suffisant pour maintenir
une rentabilité satisfaisante.
Trois projections sont proposées :
.
3 nouveaux produits lancés par an, dont un blockbuster tous les
cinq ans à 1 Md de $ de ventes
retour sur investissement de 6%.
. 3
nouveaux produits lancés par an, dont un blockbuster tous les ans
à 1 Md de $ de ventes
retour sur investissement de 25%.
.
3 nouveaux produits lancés par an, dont un blockbuster
tous les ans à 2 Mds de $ de ventes
retour sur investissement de 35%.
Ces projections permettent finalement dinsister
sur un point essentiel : les laboratoires pharmaceutiques vont
devoir recentrer leur R&D.
Pour ce faire, plusieurs objectifs clés doivent être mis en avant.
De nouvelles molécules sont indispensables, mais il faut impérativement
faire un choix parmi les meilleurs candidats. Il est ainsi nécessaire
de mettre en place cette sélection le plus en amont possible dans
le processus de R&D, en interrompant les études sur un produit
non sélectionné au-delà de la phase II des essais cliniques. Le
but est de diminuer les coûts de développement tout en augmentant
les taux de succès. De plus, il est nécessaire daméliorer
le lancement des produits afin quils se trouvent plus rapidement,
et donc plus longtemps sur le marché. Lapplication de lensemble
de ces objectifs doit conduire à une hausse des revenus par produit.
[1]New
models to meet the R&D challenges of the 21st century.Steve
Arlington, Partner, Pricewaterhouse
CoopersPharma R&D Directions 2000, Barcelona, 28th.June 2000
Suite et fin (2/2)
30 octobre 2000